Congestion. Tout arrive en même temps. Comme si, dans la même seconde, on frappait à ma porte, le téléphone sonnait, je me cognais le gros orteil et que le petit se réveillait. Bon, je n’ai pas d’enfant, mais admettons.

En gros, une semaine de gossage. D’accrochages. Rien de majeur, mais une accumulation de petites affaires fatigantes qui ne marchent pas. Qui ne tournent pas rond. Comme une semaine d’échardes dans le pied. Et de bâtons dans les roues. Tu vois le genre?

En plus, une semaine de condition féminine. Donc de boutons au menton. De peau terne. De cheveux secs. De jambes lourdes. Bref, une semaine à me sentir comme si un char me passait dessus sans arrêt. Et le bout de la marde : un rhume. Alors que dire de la dancing queen que j’étais la semaine dernière au Taverna (voir Un doigt dans le…)? Hey boy. Pas morte, mais pas forte.

Et c’est avec ce cerveau lent que j’ai dû affronter un rush au travail, soit la fin d’un contrat et le début de deux autres. Ce qui veut dire un amalgame de stress, de réunions, de dates buttoirs, de paperasse administrative, de correction, d’émotions, d’adaptation, de planification. Juste écrire ça et je suis essoufflée. Ou c’est mon rhume qui m’empêche de bien respirer.

En plus de ce rush professionnel, j’ai eu droit à un rush relationnel. Parce que… J’ai dû dire non. À trois hommes. Pas un, pas deux, mais trois. Bon, ça me donne peut-être des airs de fille ben populaire, mais les apparences sont trompeuses. Et puis dire non, j’haïs ça. Ça me fait sentir cheap. Et triste. Triste d’être encore pognée à dire non alors que j’ai si hâte de dire un beau gros OUI bien senti. Mais il faut ce qu’il faut pour être honnête envers soi, non? Être entière. Sans compromis.

Alors j’ai dit non à un client du gym où je m’entraîne qui… comment dire? M’énerve. Que je coure, soulève des poids, fasse des abdos, des fesses, des étirements, il est toujours là. En train de me regarder. En attente de pouvoir me parler. Et quand il me parle, c’est toujours de trop près. Trop longtemps. D’une voix fatigante. Bref. Malaise. GROS malaise. Il veut devenir mon ami, ça se voit, ça se sent, ça s’entend, mais moi non. NON! J’ai donc essayé de lui faire comprendre le message en étant bête avec lui, mais rien à faire. Il revient me voir. Alors cette semaine, fatiguée d’être bête pour rien, j’ai pris mon courage à deux mains et je lui ai demandé d’arrêter de me parler… Drette de même. Ouch.

Rejeter sans vouloir blesser : une mission délicate, voire impossible. Rejeter, surtout, sans craindre que le mal fait à l’autre revienne contre soi. Comme une bombe à retardement. Mais je ne pouvais quand même pas me laisser faire sans rien dire, non? Accepter le harcèlement sans broncher? Me la fermer à défaut de m’affirmer? Il y a ben des limites, maudit! Et les limites, si ce n’est pas moi qui les mets, personne ne le fera pour moi. Alors j’ai dit non à cet homme, au risque de passer pour une bitch sans cœur. Et depuis, je me sens mieux. Avec moi-même. Après tout, j’ai le droit de m’entraîner en paix. J’ai le droit de refuser de me faire stalker. Et j’ai le droit de choisir avec qui j’entre en relation, non? Oh que oui, j’ai le droit. En toute liberté et sans culpabilité. Alors cette semaine, parce que tout arrive en même temps, j’ai également dit non à deux autres prétendus prétendants. Pourquoi? J’ai mes raisons. Que je garde pour moi. Faut pas confondre authenticité et auto-dévoilement.

Donc. Un corps déréglé, un rush au travail, des relations impossibles. C’est ce que j’appelle une grosse semaine. Mais c’est correct. Je ne me plains pas. Je prends tout. Les belles semaines comme les moches; les rires comme les larmes; les caresses comme les claques su’a gueule. Envoye, shoot! Je suis prête. Je n’ai pas peur. Je ne me cache plus derrière une vision idyllique de la vie. Je ne cherche plus la perfection. Au contraire, j’accueille l’imperfection. Je la regarde droit dans les yeux. Je lui ouvre les bras. Et je lui donne tout plein d’amour. Parce que l’imperfection a tant besoin d’amour! L’imperfection et sa souffrance. L’imperfection et son injustice. L’imperfection et sa violence. Partout, un besoin d’amour. En moi. Autour. Que ce soit les enrhumés, les boutonneux, les rejeteurs, les rejetés, les victimes et leurs bourreaux, tous ont besoin d’amour. L’amour, l’arme parfaite contre tout ce qui est imparfait. Alors vas-y. Aime.

Arme_Amour

Source: https://ae01.alicdn.com/

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