Ce matin, j'ai mal au cœur, mais ce n'est pas de la faute de mon verre en trop de hier soir. En fait, j'aurais préféré tous les lendemains de brosses du monde que ce feeling-ci. J'étouffe alors que les pensées déroulent dans ma tête. Pendant que mon cerveau prend conscience de la réalité, mon cœur, lui, veut la nier. Il préférait vivre dans le mensonge que de s'avouer que la partie est game over. Parce que ça fait mal. Maudit que ça fait mal. Je peux voir ma petite bulle d'avenir s'éclater au sol devant mes yeux alors que je ne peux rien y faire. Tout est à recommencer. Impuissante et épuisée, c'est comme un coup au visage alors que je ne peux pas me défendre. Sauf que la douleur du coup résonne dans toutes les parcelles de mon corps. Puis j'essaie de me relever, mais quand j'ignore la douleur, elle revient juste plus puissante, et quand j'essaie de la noyer à l'aide de mon tequila Sunrise assise au bar du casino, elle m'envahit à nouveau à la minute où je me rassois dans l'auto loin des distractions qui occupaient mes pensées pour quelques heures.

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Mais étrangement, ce n'est pas quand la douleur fait surface à nouveau qu'il me manque le plus, c'est lorsque je travaille à 2 heures de l'après-midi en espérant qu'il vienne faire un tour comme avant, c'est quand je vois l'annonce d'Alvin et les chipmunks et que je me dis que j'aimerais y aller, mais avec lui parce que lui seul sait accepter mon âme d'enfant. C'est quand je m'assois dans mon auto pis que je chante et qu'il manque mes back vocals. C'est quand je suis couchée dans mon lit, mais que je ne me sens pas dans MON lit parce qu'il n'est pas là pour que je me couche sur sa poitrine et qu'il me flatte les cheveux alors que son poil me chatouille le nez à chaque respiration. C'est quand je fais un cauchemar la nuit et que je me retourne pour me coller pour arriver finalement face au vide. C'est quand Air Canada m'écrit pour une entrevue et que j'attrape mon cellulaire pour lui apprendre la nouvelle, mais que je ne peux pas même s'il n'y a personne avec qui j'aimerais célébrer autant qu'avec lui. Cest quand c'est sa fête et que ma seule envie, c'est de débarquer chez eux pour lui dire à quel point je lui souhaite des belles choses pour ses 21 ans. Cest quand je parle de mon avenir avec mes chums de filles et que je réalise que Ethan et Charlotte (nos futurs enfants), c'est du passé. Cest quand je réalise qu'il y a toujours quelque chose qui me manque maintenant qu'il n'est plus à mes côtés. C'est dans ces moments là que je ferais tout pour le retrouver...

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Mais je vais m'en sortir. Je vais toujours m'en sortir. J'étais quelqu'un avant de le rencontrer et je vais être quelqu'un après, mais reste qu'à ce moment précis, la personne que je suis aimerait tellement qu'il ne soit jamais parti. Je sais que maintenant, ce qu'il me reste à faire, c'est de réapprendre à vivre avec moi-même. Je dois vous avouer que ça me fout la chienne. Tout simplement parce que ça implique que j'apprenne à ré-apprécier le fait de dormir seule (même si ne plus me faire réveiller parce que je monopolise toutes les couvertures, ça ne me dérange pas vraiment), à réussir à me remonter le moral par moi-même lorsque ça ne va pas, à apprendre à me dire le matin en me regardant dans le miroir "damn, t'es jolie aujourd'hui" ou "belles petites fesses ça"  parce que personne ne le fera à ma place, bref, c'est apprendre à m'aimer à travers mes propres yeux et non ceux de celui que j'aime.

Je sais qu'au final, je vais y arriver. Je sais que je vais finir par passer par-dessus parce que comme ma maman me le dit si souvent: «une peine d'amour ce n'est pas la fin du monde». Mais accepter de passer à autre chose, c'est accepter de faire un trait sur les souvenirs qu'on a accumulés avec le temps, et ça, ça fait mal. C'est accepter le fait que tout ça ne reviendra plus, et qu'il faut que je m'y fasse. C'est surtout d'accepter que tous les plans du futur dont on a parlé collés, sont maintenant du passé. Que jamais on va avoir notre maison à nous dans la ville de Québec. Que jamais je vais vivre ce que c'est d'être sa fiancé, puis sa femme. Que jamais je le verrai apprendre à jouer au hockey à notre petit Ethan.  Et ça, c'est dur à accepter alors que j'y croyais tant.

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Mais ça fait partie de la game, une relation c'est un ramassis d'essais-erreur. Et oui, parfois on se plante pis ça fait mal et on se demande comment on va se relever. Mais l'important au final, ce sont les expériences qu'on accumule. Les moments de bonheur qu'on a vécus. L'apprentissage qu'on a fait sur nous lors de la relation. Ce que l'autre a su nous apporter. Le bien qu'il nous a fait pendant notre petit bout de chemin ensemble. Parce qu'au bout du compte, on peut pas en vouloir à quelqu'un de désirer explorer la vie par lui-même, on peut juste l'accepter.

Source de la photo de couverture: http://habituallychic.luxury/

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