La semaine dernière, je vous parlais que je devais me reposer (vous pouvez relire l'article juste ICI). Clairement, j'ai écrit mon article, mais j'ai continué de foncer et de surtravailler. Je pense que les femmes comme moi sont difficiles à dompter, on sait qu'on est en train de se surmener, qu'on en fait trop, qu'on court à gauche et à droite, mais on n'écoute pas notre corps parce qu'on pense toujours qu'on sera plus forte et qu'on va passer au travers de cette phase. Ce matin, je brunchais avec des amies, entrepreneures comme moi. Et on a parlé de surmenage, de ce sentiment étrange qui s'empare parfois de nous et qui nous fait tout voir comme des montagnes insurmontable. On a parlé de comment parfois, on ne s'écoute pas, notre corps crie à l'aide et finit par décider pour nous: il nous ferme la porte. Je sais que je ne suis pas la seule dans cette situation. C'est gênant de s'avouer qu'on n'est pas à l'épreuve de tout, mais c'est encore moins facile de l'écrire ici. On veut avoir l'air indestructible, on veut se dire que comme on a notre propre entreprise, comme on a bâtit notre vie et notre boulot: on peut tout faire. Eh bien non. On est humaines et dormir, se reposer et s'arrêter fait aussi partie de la vie, qu'on le veuille ou pas.

Jeudi matin, je suis allée courir avec mon amie Sophie Boyer, la propriétaire de Audvik. Sophie me comprend. Nos courses matinales nous mettent non seulement en forme, mais c'est notre moment à nous pour parler de nos emplois, de nos compagnies, de ce qui va bien et pas. Jeudi matin dernier, dès les premiers kilomètres, j'ai eu mal au coeur, je sentais que mon ventre ne voulait pas courir. Il n'était plus capable. Je m'étais pourtant promis de me reposer cette semaine-là. Toutefois, suite à différentes choses que je ne contrôle pas, j'ai manqué de sommeil, moins de 5h chaque nuit et j'ai continué de dire oui à tout, de me lancer d'un projet à l'autre. Je n'ai pas ralenti. Je n'ai pas écouté.

Et là, jeudi matin, alors que je faisais quelque chose que j'adore, courir, mon corps m'a rappelé que surtravailler épuise et que j'avais atteint ma limite.

Surtravailler, selon le Larousse c'est «Dans la théorie marxiste, ensemble des heures de travail que fournit l'ouvrier après avoir produit pour l'entreprise la valeur de sa force de travail. (Ce surtravail, non payé, serait à la base de la plus-value.)». On le dit souvent, être entrepreneur, c'est quitter le 9 à 5 pour des heures qu'on ne compte plus. Oui, on travaille pour nous-mêmes, oui on crée notre valeur, mais ce serait de mentir que de dire que chaque heure nous rapporte des sous. On a des heures qui sont travaillées après qu'on ait «produit pour l'entreprise notre valeur de travail». On l'accepte, mais il faut savoir reconnaître ses limites.

Ce n'est pas de travailler fort le problème, c'est de ne pas s'écouter.

Vieillir ça a du beau, on est supposé de mieux se connaître et de se comprendre. Je suis têtue. Je fais souvent à ma tête. Mais ma tête fait aussi ce qu'elle veut. Travailler fort, c'est bien. Si on apprend à décrocher et surtout, si on sait quand on dépasse la limite. Il faut donc apprendre à connaître comment notre corps nous envoie de signes de surmenage.

Travailler ce n'est pas toute la vie.

Oh que je l'écris et oh que j'y crois, mais oh que j'ai du mal à le mettre en application. Ce matin, mon amie Sofia Sokoloff, propriétaire de Sokoloff Lingerie, m'a dit, dans les premières cinq minutes du brunch, qu'elle me félicitait parce que selon mes réseaux sociaux, j'ai pris du temps pour moi cette année, j'ai voyagé et j'ai semblé prendre soin de ma vie personnelle. C'est vrai. Mais pour compenser, quand j'étais au travail, j'ai fait des heures de fous et... ma vie personnelle fut intense au cours des derniers mois, mais je n'ai pas su voir que ça m'affectait. Mon corps me l'a dit.

Et c'est positif.

Que mon corps m'ait parlé rapidement est un cadeau. Je vous écris aujourd'hui, relax, de mon divan, devant Netflix et je ne me sens pas coupable de ne pas travailler (trop) en ce samedi pluvieux. Alors que normalement, je voudrais écrire le plus d'articles, celui-ci sera mon seul. Ne vous oubliez pas mesdames!

Le look:

Veste - Intemporel Canada

Photos - Sarah R Photographe

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