Depuis une semaine, j’oublie mon café dans le micro-ondes, j’embarre mes clés dans la maison, je perds mon cell partout pis je brûle mes grilled cheese le matin. Depuis une semaine, je me sens vide. Vide de sens. Vide de question sans réponse. De si au moins j’avais su. De si au moins j’avais vu. Si au moins j’avais pu.

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Si j’avais eu la chance de te parler une dernière fois, j’aurais pu te rappeler tout ce qui te gardait en vie. Nous, tes proches. Tes passions, tes passe-temps, ta joie de vivre, tes rires. J’aurais pu te faire réaliser l’ampleur de l’espace que tu occupais au sein de nos vies et par le fait même, le creux qui grandit depuis que t’es parti. J’aurais pu te dire haut et fort à quel point je t’aime et m’excuser pour toutes les fois où je n’ai pas su te l’avouer.

Mais comme rien n’a suffi pour te garder ici, voici ce que j’aimerais te dire aujourd’hui :

Premièrement, je trouve ça déstabilisant de réaliser tout le mal qui te rongeait en dedans. J’ai encore de la difficulté à comprendre ce qui s’est passé en toi pendant ce court instant.

Ça me déçoit de n’avoir absolument rien remarqué. Savoir que t’étais rongé par l’usure depuis des années et que t’avais tant besoin de te confier. J’aimerais revenir en arrière, faire comme si c’était hier et être là près de toi pour te parler, te dire de ne pas lâcher et que je suis juste à côté.

Sache que je vais toujours garder en mémoire le merveilleux père que j’ai connu. T’avais le cœur gros comme le monde, aux yeux de plusieurs, c’était du jamais-vu.  Je te demande de veiller sur moi comme t’as toujours si bien su. Montre-moi le chemin quand je ne le vois plus et oblige-moi à rester terre-à-terre quand je ne sais plus trop quoi faire.

Finalement, reste près de moi parce qu’il m’arrive de perdre le nord et sois un guide pour moi quand ça ne va pas fort. Quand il y a une épreuve qui s’installe, apporte-moi assez de force pour la vaincre. Et si je suis sur le point de tout lâcher, montre-moi la motivation qu’il me faut pour continuer.

En échange, je te promets de rester raisonnable même si mes choix sont parfois discutables. Tu vas voir, pour toi, je deviendrai quelqu’un d’honorable.

En terminant, j’espère du plus profond de mon cœur qu’une bonne journée tu me regarderas aller d’où tu es, et que tu souhaiteras être encore en bas pour crier au monde entier que c’était toi mon père et que t’en étais vraiment fier.

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