Je l'écris souvent, le dis et c'est vrai: je suis généralement heureuse. Mais comme n'importe qui, il m'arrive d'avoir une de ces journées où rien ne va, une journée où j'ai juste hâte d'être au lit en me disant que demain ira mieux. Tout simplement. Il arrive qu'il n'y ait rien à comprendre. Rien du tout. Ça ne va juste pas. Sans raison apparente. Sans vrai grande raison. Juste un amalgame de petites raisons qu'on pourrait tasser du revers de la main, mais qui reviennent parfois nous hanter. Ce genre de longue journée où tu as un peu envie de pleurer, juste parce que tu sens que ça te libérerait... et encore de quoi?

Ça m'arrive. Et j'essaie, chaque fois, de me rappeler que ces journées ne sont pas négatives, au contraire, qu'elles me permettent d'apprécier celles où je marche en souriant sans raison dans les rues et où j'ai envie de danser à tout moment même si je ne suis pas la meilleure parce que ça fait du bien de danser. Il faut savoir embrasser ces moments où on va moins bien et se raisonner, se dire que c'est normal, que ça ira. Mais ne pas chercher à être heureux toujours à tout moment. Juste l'écrire, le sourire en coin me revient. Je suis entrain de me convaincre moi-même que tout va bien. Parce que tout va bien. Mais j'ai les blues. De quoi? Je ne saurais pas le dire. J'ai envie d'écouter du Lykke Li et de me plonger dans cet univers dramatique. Étrange sentiment.

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Quand je me sens ainsi, j'ai envie de rentrer chez moi et d'écrire. Je sais que cela donnera les meilleurs passages de mes romans, mes meilleurs poèmes et que je pourrai noircir des pages et des pages sans m'arrêter. Par contre, il m'arrive de ne pas avoir envie d'embrasser cette tristesse qui m'habite, j'ai plutôt envie de la chasser le plus vite possible. Alors, je vais faire du sport. C'est ma drogue à moi. Courir, bouger et suer, ça me ramène un sourire plus vite que n'importe quoi d'autre.

C'est fou à quel point s'entraîner change notre humeur. C'est connu, mais peu le font. Parce que non, on n'a pas nécessairement envie de se botter les fesses et sortir quand la seule chose qu'on a en tête c'est de se mettre en boule.

Mais on peut aussi choisir de vivre avec sa peine en étant conscient qu'elle passera. L'embrasser c'est aussi tenter de comprendre d'où elle vient, pourquoi elle est arrivée et comment on peut changer des choses dans notre vie, aussi futiles soient-elles pour être plus heureux au quotidien. Parce que le sourire revient...

Quand j'embrasse mes moments de peine, je tente de le faire seule. Avant, j'écrivais à mes amies, je cherchais de l'aide ailleurs. Mais plus je parlais, plus je réalisais à quel point je n'avais pas envie d'entendre les conseils des autres, que ce que je voulais c'était de l'écouter. Parce que quand je vais bien, j'aime que mes amis jouent l'avocat du diable et me remettent en question, mais quand ça ne va pas, je n'en ai pas envie: je ne suis pas ouverte pour cela. Ainsi, bien que ce qu'on me dit est brillant, je ne le prendrai pas en considération. Maintenant je le sais. Je m'isole donc. Il m'arrive même de reprendre mes habitudes d'adolescence et de me cacher dans un petit coin pour écrire. Et c'est correct. Parce que je ne me laisse pas abattre, j'accepte juste que tout ne va pas, que ça ira mieux demain. Je refuse de me faire emporter par un tourbillon, je refuse de tout remettre en question. J'accepte par contre que ce n'est pas parfait. Parce que ça ne le sera jamais.

Et, le lendemain, chaque fois, ça va mieux. Je relis mes notes et je trouve ça beau.

Parce qu'on est dans une société qui nous dit que la réussite c'est le bonheur. Et que je crois plutôt que la réussite c'est de se connaître assez pour s'accepter dans la joie et dans la peine.

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Le look:

Vêtements - HYBA

Lieu - MACHINA

Photos - Vikki Snyder

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