La santé scandale

Un problème de santé mentale, c’est scandaleux.

Dissimuler sa prise d’antidépresseurs, derrière sa langue percée, avec un bon café crème, c’est beaucoup mieux. On garde le sourire et on renforce le tabou, avec précaution. Faudrait surtout pas qu’un inconnu, ou pire, un proche, sache qu’une médication t’aide à voir plus clair dans ta tête.

La honte!

On ne dira pas à un diabétique de penser à arrêter son insuline, mais on ne se privera pas de demander à un anxieux de diminuer sa dose de calmants. Ce n’est pas naturel, ce n’est pas bon.

C’est tellement une grosse faiblesse d’avoir besoin d’une molécule pour le bon fonctionnement de son cerveau. Par contre, c’est toute une force d’être grippé et de survivre de tylenols, de vicks et de Néocitran.

…

si tu sortais de chez vous, ça t’aiderait, force toi, botte toi le derrière.

Quand t’es prisonnier de ta propre tête et que le gardien de prison c’est une psychothérapie cognitivo-comportementale à 100$ la séance, laisse-moi te dire qu'il y a une bonne gang qui sortira pas demain matin!

On s’entend que 1 personne sur 5 souffre ou va souffrir mentalement/socialement. On peut tu juste arrêter de se faire croire que la dépression, c’est un manque de soleil pis que le suicide n’existe pas?

Source : medium

Arrêter de se taire sur cette (notre) réalité, de la mépriser et d’en avoir peur. D’en parler haut et fort et de s’en foutre autant que la picote en maternelle.

Faire en sorte que ça ne soit plus tabou et que ça devienne, petit à petit, normal. Parce que les cliniques médicales suivent autant de patients avec des humeurs anxio-dépressives et des troubles de l’adaptation on the edge, que de personnes âgées qui fakent un mal de dos pour parler et sortir 30 minutes de leur triste solitude.

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Pour que la santé scandale devienne la santé mentale, la santé tout court. Qu’elle devienne libre d’exister comme faisant partie de la santé physique, la santé de l’humain. On n’est pas faits en bois, on est fabriqués d’émotions, qui tourbillonnent parfois dans le sens anti horaire.

Heureusement, on peut se remettre à l’heure.

Source de l'image de couverture : boredpanda