Le 9 janvier 2017

À toi la mère ingrate qui ose prendre du temps pour toi. Je m’adresse à toi aujourd’hui, puisque je fais, moi aussi, partie de cette fameuse catégorie.

Mise en situation : Nous sommes dimanche soir, dernier soir de vacances avant le retour au travail du mari ; avant-dernier soir avant le retour à l’école des deux grands. Je constate avec effroi que je ne suis pas allée voir le seul film au cinéma depuis un siècle qui m’inspire passion et frisson, bref, que du bon. Ce soir, il joue.

À 21 h 45.

C’est la seule heure de disponible et il disparaît de l’écran ce jeudi.

Première pensée : Attends donc, il va bientôt sortir en DVD.

Deuxième pensée : Pas pour aller au cinéma toute seule.

Troisième pensée : Je vais me coucher ben trop tard. (Quoi? Ça fait 2 semaines que je me couche à 23 h 30).

Quatrième pensée : Ce n’est pas un peu égoïste tout ça?

Cinquième pensée : Blablablablablablablablabla. Bla.

Mais quelles sont toutes ces fuites? Toutes ces raisons futiles?

Pourquoi ne mériterais-je pas une petite soirée en tête à tête avec moi-même?

Ce n’est pas comme si j’étais vraiment exigeante et que mes envies étaient dures à satisfaire. Je ne bois pas, ne fume pas, ne voyage pas. J’ai juste une tendance forte à vouloir m’acheter de nouvelles chaussures (et encore là, c’est relatif). Par contre, j’ai une soif insatiable de films, de livres, d’arts visuels. Alors, 12 $ pour une entrée de cinéma... ce n’est pas grand-chose pour combler une fille facilement impressionnable.

21 h.

J’embrasse donc mon mari qui part se coucher (raison de plus pour sortir, je ne suis même pas fatiguée). J’enfile mes bottes neuves (ben oui...) et mets ma belle tuque à pompon (hummm, tout compte fait, j’aime beaucoup les tuques aussi) et hop, me voilà en route pour le Dix30.

Sortir avec soi-même peut sembler étrange à première vue pour une fille peu habituée comme moi. Je me dois d’admettre que c’est la première fois que je me permets cette "folie", une sortie seule avec moi-même, et ce, pour mon bon plaisir (et je ne compte pas l’épicerie et les courses familiales). De plus, c’était loin d’être égoïste, puisque je ne nuisais à personne. De toute façon... qu’est-ce que l’égoïsme... un autre sujet dont nous pourrions débattre très longtemps.

Et bien, vous savez quoi? J’ai adoré! J’ai pris plaisir à me gâter moi et moi seulement. Je n’ai pas pris de minutes sur le précieux temps familial et je n’ai pas forcé mon mari à m’accompagner voir un film ''qui vient te chercher direct dans le cœur" et où tu dois te cacher pour ne pas montrer que tu as une émotion.

J’ai nourri la petite fille en moi qui ne demande qu’à voir des films doux et enrichissants pour son âme. J’ai nourri l’artiste en moi qui s’imagine en train de jouer dans le film. J’ai nourri la mère en moi qui ne doit pas s’oublier dans le tumulte quotidien. J’ai nourri la femme en moi qui a besoin de s’évader sans remords du nid familial pour assouvir ses envies soudaines un soir quelconque de semaine.

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Source: Pixabay

Alors, à toi la mère qui se dit ingrate de prendre du temps pour toi, j’ai envie de te répondre : prends rendez-vous avec toi-même. Tu te connais mieux que personne, tu sais exactement ce qui te plait et de quoi tu as envie. Ce sont ces petits moments du quotidien qui te raccrochent quand tu te sens débordée. Prends-le ton 15 minutes, ton heure, ta demi-journée et fais le plein de bonheur, car c’est de cela que tes enfants ont besoin. D’une maman heureuse et débordante d’énergie, qui est capable de se dire : OK, j’ai besoin d’une pause pour me faire plaisir.

Et entre vous et moi... pas besoin d’être une mère pour prendre du temps pour soi. Que tu sois en couple, seul, mal accompagné, veuf, divorcé... je t'invite fortement à prendre le temps de parsemer ta vie de ces petits moments qui vous remplissent de bonheur. Un café, une douceur, un spa, un massage, une escapade à New York, un cinéma... Parfois, le bonheur est tout prêt et nous n’avons qu’à le saisir doucement et tendrement.

En 2017, je choisis de m’autoriser des petits moments de bonheur pour moi toute seule. Et vous ? Qui embarque avec moi ?

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Source: Pixabay

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