J'aime bouger: ça me donne de l'énergie, ça me motive, ça me permet de rester les deux pieds sur terre, ça classe mes idées... M'entraîner, c'est mon mode de vie. Toutefois, depuis que j'ai cessé les compétitions de natation en 2009, sauf un court retour dans une équipe pour adultes en 2012, je n'avais pas retrouvé de sports où j'avais envie de me rendre trois fois par semaine, voir le même coach avec la même gang dans le même espace. J'étais comme une nomade des sports, je me promenais d'un style d'entraînement à un autre, sans rigueur, sans routine, je cherchais toujours cette étincelle que j'avais avec mon équipe de natation. Je sais, la natation est un sport individuel, mais pas question de rater une pratique: toute l'équipe le savait. C'était comme si on se poussait les uns les autres, qu'on était fatigués à tour de rôle et qu'on acceptait qu'on avait parfois le fardeau de tirer l'équipe en avant. Depuis que j'avais quitté la Blue Machine, je n'avais plus cela. J'étais une solitaire de l'entraînement. 

Entre Noël et le Jour de l'An, je suis allée souper chez mon associé chez Codmorse, JP et sa femme Anik. On a rigolé, joué à des jeux de société, pris quelques verres, jusqu'à ce qu'on parle de boxe. JP et Anik en faisaient déjà. Sur un coup de tête, super spontané, on leur a proposé de s'inscrire, Marc et moi. Et on l'a fait. J'avoue qu'au début, je n'y croyais pas. Je pensais qu'une fois de plus, on avait dit de belles paroles en l'air. Ça me tentait, mais je doutais de ma capacité à me rendre à un entraînement 2 à 3 soirs par semaine. Je m'étais trompée à propos de moi-même. J'ai plus de volonté que je ne le pense et j'avais oublié que lorsque je commence le sport, je suis difficile à arrêter.

Je suis tombée amoureuse de la boxe.

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J'ai la chance de faire partie d'un groupe coaché par Camil, un homme bavard, rigolo et passionné qui veut transmettre son savoir à un groupe de novice trop énervé d'apprendre. Je suis la «petite agressive» avec mon amie Julie. Toutes deux, on est souvent tendues, ce qu'on ne devrait pas et on frappe vite et un peu trop fort pour une pratique. Mais on s'amuse. On se défoule dans un cadre de jeu en rigolant. On apprend des techniques de combat, de la logique et on découvre notre corps. La boxe est un sport très complexe. Le boxeur est toujours prêt à réagir, à se transformer. Il est sur le qui-vive. Je ne m'étais jamais battue auparavant (sauf avec ma soeur et mon frère alors que nous étions enfants, mais ça ne compte pas...), mais se battre est demandant autant physiquement que mentalement.

La boxe est entrée dans mon quotidien. Cette adrénaline, celle de l'effort et du travail bien accompli, que je ressens après chaque entraînement, c'est une drogue. J'ai maintenant du mal à m'imaginer sans mes cours de boxe.

Notre coach nous dit que les meilleurs boxeurs viennent des bas-fonds, qu'ils n'ont rien à perdre. Je ne suis pas de cette catégorie. Je ne deviendrai probablement jamais une grande boxeuse. Mais quand j'arrive au gym, que je laisse ma journée derrière moi, que je ris des blagues du coach, que je me défoule sur le sac, que je sue ma vie... je comprends pourquoi autant de personnes aiment ce sport. Et j'ai enfin retrouvé l'étincelle que j'avais alors que je nageais. Je n'ai envie de rater aucune pratique... mais pour moi cette fois.

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Le look:

Vêtements – Bench

Maquillage – Cindy Contreras

Gants de boxe - Rival

Photographe - Vikky Snyder

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