Notre corps est le véhicule.

Ah! Comme chaque fois, quand je mets un look en sous-vêtements sur le site, ça me fait un petit cric en dedans. Je me dis «go» et je le fais. Je sais que pour certaines, se mettre en petite tenue, ou presque nue sur Instagram est facile. Je sais que je mets plein de photos de moi en bikini sur les réseaux sociaux. Je sais que j'ai déjà mis des photos de moi en sous-vêtements sur la toile. Oui, je sais tout cela. Mais ça fait cric. La semaine dernière, j'ai partagé sur ma page Facebook publique (pour t'abonner c'est ICI) une vidéo d'une bande annonce qui m'a particulièrement touchée. La voici:

En voyant cette bande-annonce, ça m'a remise en question. Oui, j'ai aussi perdu des jours de ma vie en ne me sentant pas bien dans mon corps, comme malheureusement plusieurs autres femmes. Et ça me fâche, mais je fais le travail quotidien de m'aimer comme je suis et j'en parle avec vous sur le blogue. Oui, le jour où j'aurai des enfants, je ne veux pas leur transmettre cela (ne pas lire aucun sous-entendu ici, je ne suis pas enceinte et ce n'est pas dans les plans à court terme). J'aimerais que la prochaine génération n'ait pas à se battre mentalement pour apprendre à s'aimer.

Alors, malgré le petit cric, je le fais. Je me botte les fesses. Me répète que je suis jolie. C'est aussi étrange à écrire qu'à se dire à soi-même. Eille! N'a-t-on pas un problème quand il est rendu normal de dire à voix haute "je me trouve moche", mais que ce ne l'est pas de dire " je me trouve belle aujourd'hui"? Je trouve que oui. Et là je ne fais pas de la vanité. Je suis probablement comme la plupart avec des filles: il y a des fois où je me trouve bien et d'autres moches. Mais jamais je n'ose dire "je me trouve belle'' devant les autres. Ça ne passe pas. Mais quand je me trouve laide, je le dis. Et quand c'est une très mauvaise journée, il m'arrive même de le répéter. C'est un peu débile. Et ça m'attriste de réaliser que je dois travailler sur cela.

Je suis quelqu'un de profondément heureuse. Mon poids ou mon apparence ne réussit pas à détruire ma joie de vivre sur du long terme. C'est souvent quand je me prépare en m'habillant que ça m'atteint. Une fois hors de chez moi, j'oublie. Mais pour d'autres, la petite voix ne se tait pas. Et il faudrait tant que ça cesse. Et ça commence en faisant en sorte que chaque femme se trouve merveilleuse comme elle est.

Là, certains me diront que moi je ne devrais pas avoir ces remises en question. Parce que selon leurs critères, je suis bien. Selon d'autres, je suis trop masculine à cause de mes muscles, pour certains trop maigre et pour d'autres trop ronde. On s'en fout. Ce qui se passe entre les deux oreilles d'une personne, ça lui appartient et qui sommes-nous pour la juger? On ne peut et on ne devrait pas.

Je fais le choix depuis des années d'être consciente que mon corps est un véhicule et que son apparence ne devrait pas influencer mon bonheur. Est-ce que j'ai des rechutes. Oui. Demandez à Viv. Elle me brasse parfois.

Est-ce que je veux passer par dessus et faire fi des dictats du monde de la publicité? Oui.

Alors me voici, dans des ensembles tout délicats. Avec toute ma beauté. Parce que je refuse de voir ce que j'appelais avant ma laideur.

Les looks: 
Les sous-vêtements - Simone Pérèle
D'ailleurs, pour en apprendre plus sur la marque, notre collaboratrice Marie-Philippe avait eu droit à un essayage privé. On peut lire son expérience juste ICI.
Photos- Vikki Snyder