On me dit souvent que je suis chanceuse de voyager. Chaque fois, je réponds que c’est n’est pas de la chance, mais plutôt une question de choix. Heureusement pour moi, j’ai vite compris que dans la vie, les expériences m'apporteraient beaucoup plus en tant qu’humain que tout l’or du monde. Avec une telle philosophie, on réalise assez rapidement que suivre son cœur est vraiment ce qui compte le plus en fin de compte. Ce phénomène, c’est l’appel de l’ ailleurs. Une pulsion qui anime l’être humain depuis la nuit des temps.

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Doux matin avec la tête dans les nuages ☁️

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J’ai toujours été fascinée par l’univers du voyage. C’est lors de mon premier départ en sac à dos que j’ai compris que cette drogue allait être plus difficile à gérer que j’aurais pu l’imaginer. Croyez-moi, je sais maintenant qu’est-ce que la dépendance. L’envie d’ailleurs, comme la liberté, est contagieuse. De manière plus imagée, c’est se retrouver plusieurs fois par semaine à regarder les prix des billets d’avion sans nécessairement avoir de plans concrets ou encore de s’imaginer en plein milieu de la grande barrière de corail au lieu d’écouter un cours un lundi matin. C’est aussi se demander pourquoi on continue d’endurer des froids glacials alors qu’on sait très bien qu’on pourrait se pavaner sur les plages du Nicaragua. C’est manger un pad-thaï de chaîne de restaurant rapide et rêver de la cuisine de rue thaïlandaise. On rêve toujours d’ailleurs, mais on reste pris dans notre réalité.

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Il faisait 40℃, mais j'ai tout aimé 🌞 #nicaragua

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Dans mon livre à moi, fuir la réalité a bien meilleur goût. On part cueillir des réponses, mais on revient avec encore plus de questions. Voyez-vous, c’est ça le problème associé avec notre génération : on ne nous a jamais enseigné à s’établir. Dès nos premiers pas, on nous a dit que nos rêves les plus fous étaient réalisables et que nous seuls étions nos propres limites. C’est donc ce qui a façonné notre plus grand problème. Contrairement aux générations qui nous ont précédés, on ne voit pas nécessairement le besoin de dépenser des milliers de dollars pour s’assoir dans des vieux locaux beiges alors qu’on pourrait s'instruire gratuitement sur le web. On ne voit pas nécessairement le besoin de fonder une famille dans le début de la vingtaine quand on a encore des centaines de personnes à rencontrer aux quatre coins de la planète. On ne voit pas nécessairement la nécessité de s’enfermer dans un cubicule et de faire du 9 à 5 quand on pourrait être tout aussi efficace sur une plage quelque part en Indonésie.

Avec le temps, je me suis rendue compte que c’était peut-être ça mon problème : j’ai du mal à apprécier ma réalité parce que mon cœur est constamment ailleurs. Je rêve de toujours plus grand et toujours plus loin. C’est bien connu, le gazon semble toujours plus vert dans le pays voisin et cette réalité me fait tressaillir. Le monde est devenu plus petit, le lointain, plus proche. Toutefois, l’appel du grand large reste puissant. En attendant de larguer les amarres à nouveau, je vais me contenter de me replonger dans mes douces pensées et peut-être, rêver mieux.

Source photographie en couverture : Chris Holgersson sur Unsplash
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