Perfectionniste. Oui je crois qu’on peut me qualifier de perfectionniste. J’ai toujours été une fille très exigeante envers moi-même, pas souvent satisfaite de mes performances et résultats dans différentes sphères de ma vie. J’ai lu sur le site Internet de la Société canadienne de psychologie que : “Le perfectionnisme est une source chronique de stress, qui laisse souvent croire à la personne qu’elle est un échec. Les perfectionnistes exigent d’eux-mêmes d’être parfaits.”[1]

C’est effectivement une source de stress et je l’ai appris à mes dépens il n’y a pas si longtemps. En effet, en juillet dernier, j’ai atteint, si on peut dire, le bout du rouleau. J’ai fait une sérieuse crise de panique alors que j’étais tranquillement assise à mon bureau de travail. Diagnostic du médecin: anxiété et épuisement. Rien de trop surprenant pour être honnête. Avec un enfant d’un an et demi, un emploi 35 heures par semaine, les repas à cuisiner, l’enfant à reconduire à la garderie, l’achat de notre maison, le lavage, le ménage, Alouette! Avec mon trait perfectionniste, mettons que ça n'aidait pas à prendre le temps de m’arrêter et penser à moi. Chose que je ne faisais plus depuis longtemps. Je suis le genre de maman qui ne s’assoie pas tant que la vaisselle n’est pas faite, que les restes du souper ne sont pas serrés dans le frigo et que les lunchs ne sont pas préparés pour le lendemain. Le genre de maman qui se prend pour Wonder Woman, tsé. Donc résultat, mon médecin me place en arrêt complet de travail. Boom, du jour au lendemain, je passe mes 35 heures à la maison.

Cela a entraîné plusieurs réflexions et prises de conscience qui m’ont fait du bien et m’ont aidée à me remettre sur pied. J’ai discuté avec plusieurs mamans de mon arrêt de travail et de ma condition. En discutant, j’ai compris que je ne suis pas la seule qui a ces comportements là. Et je me suis aperçue que ce n’est pas tout le monde qui est perfectionniste, mais que les mamans sont perfectionnistes vis-à-vis le rôle qu’elles jouent. On veut toutes être des mamans parfaites. Mais on n’a pas à l’être.

L’important, c’est que nos enfants ne manquent de rien. J’ai appris que le ménage pouvait attendre, j’ai appris que la vaisselle pouvait s’empiler un peu sur le comptoir. Et j’ai aussi appris que je peux déléguer à mon chum des tâches et lui demander gentiment un coup de main. Parce que, non, tout n’a pas à reposer sur mes épaules.

Je vous dis, les mamans, prenez soin de vous. Apprenez où sont vos limites et respectez-les. N’attendez pas d’atteindre le bout du rouleau. Et arrêtez de vous comparer aux autres mamans, chacune se trouve dans une situation différente.

Ne laĉhez pas. Parlez-en à quelqu’un si ça peut vous faire du bien. Je ne dis pas que c’est facile de décrocher. Vous lisez ces lignes et vous vous dites: “My God, elle a donc ben décroché vite elle.” Mais disons qu’avec le signal assez flagrant que mon corps m’a envoyé en cette fin d’après-midi de juillet, pour moi le changement devait se faire rapidement. Je n’ai aucune envie de me sentir à nouveau comme je me suis sentie lors de cette attaque de panique. J’ai pris conscience que je devais lâcher prise sur certaines choses, parce que sinon, c’est ma santé physique et ma santé mentale qui allaient en écoper durement.

Non, on n'est pas des Wonder Woman. Non, nous n'avons pas à être parfaites. Oui, on a le droit de s’asseoir même si les restes du souper sont encore sur la cuisinière. Oui, on a le droit de laisser nos enfants jouer seuls quelques minutes le temps de décompresser de notre journée de travail. L’important, c’est que nos enfants se sentent aimés. Qu’on leur donne des bisous et qu’on leur dise "Je t’aime".

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