Je ne vais pas prétendre être quelqu’un que je ne suis pas : je suis une personne très terre à terre. J’ai fait mon CEGEP en sciences de la nature et j’ai un baccalauréat en sciences biomédicales. Je suis et je serai toujours une grande sceptique, j’ai besoin de faits et je vérifie mes sources.

Pourtant, le jour où j’ai vu l’épisode de « testé sur des humains » où Mélanie Maynard s’est fait hypnotiser pour se débarrasser de sa phobie des grenouilles, j’y ai vu de l’espoir.hypnose

Source : Angelo Pantazis via unsplash.com 

Depuis presque 10 ans, je suis hantée par ma propre phobie : celle du vomi. L’idée de vomir ou de voir quelqu’un d’autre rendre ses tripes me fait frémir. Littéralement, mes jambes deviennent molles, mes genoux flanchent et j’ai la tête qui tourne.  

Je sais très bien que c’est irrationnel, j’en ai conscience. Lorsque j’y réfléchis, je trouve ça même complètement ridicule. D’ailleurs, après ces introspections, je me crois guérie, parce que ma raison prend le dessus, parce que je réalise que les vomissements ne sont qu’un moyen de défense du corps humain, qu’une petite partie de soi-même qui s’échappe, qu’un reliquat de repas.

Toutes ces réflexions emplies de sens me donnent l’impression d’être invincible, forte, prête à tout. Pourtant, aussitôt que je suis confrontée de nouveau à ma peur, mon handicap revient d’autant plus rapidement qu’il ne m’avait soi-disant quittée.  

J’utilise le terme handicap, car ceux qui ont une phobie, une vraie de vraie crainte incontrôlable, sauront à quel point cela peut rapidement devenir handicapant. Lorsque l’angoisse prend le dessus et nous pousse à prendre des décisions contraires à celles que notre raison nous somme de choisir, lorsque nous savons que c’est ridicule, mais que nous sommes tout de même incapables d’emprunter le chemin adéquat, c’est là que l'on réalise que nos peurs, aussi injustifiées soient-elles, nous empêchent d’être en réel contrôle de notre vie. Cela nous handicape, nous rend prisonniers de notre propre tête.

Une phobie, ça ne s’explique pas.

Une phobie, ça ne se comprends pas.

À l’instant où on comprend notre phobie, elle n’est plus.

hypnose

Source : Mario Azzi via unspash.com 

C’est pourquoi, malgré mon incrédulité face à la technique plus ou moins reconnue qu’est l’hypnose, j’ai décidé de l’essayer.

J’ai décidé que je n’avais rien à perdre, si ce n’est quelques billets marqués du visage de la reine. Qu’est-ce que c’est qu’un peu d’argent, lorsqu’on a tout à gagner?

À ma première séance, je n’ai pas tout de suite été à l’aise avec la situation. Je dirais même qu’en sortant, je n’étais toujours pas totalement et absolument convaincue. Il faut dire que je ne suis pas facile à convaincre.

Avant de débuter, j’avais peur de ne pas être hypnotisable.

Ai-je réellement été hypnotisée?

Comment savoir?

J’avoue que lorsque l’hypnothérapeute a sorti son pendentif à titre de « pendule », j’ai trouvé ça tellement cliché, que je été incapable de m’empêcher de rire.

J’aurais cru mon rire être offensant, mais ce fut tout le contraire. On m’a dit que c’était normal de rire, que l’inconscient était un petit enfant âgé de 5 ans et qu’il aimait beaucoup rire.

Était-ce mon inconscient qui riait? J’en sais rien. Je pense qu’au contraire, c’était plutôt mon conscient qui trouvait la situation ridicule. Qu’importe, ces paroles m’ont en quelque sorte rassurée et je me suis laissée aller.

Tout au long de la séance, j’étais toujours « présente ».

Je ne sais pas si je suis réellement tombée en transe, je ne sais pas si ça a fonctionné, mais je sais une chose : au cours de la séance, je me suis mise à pleurer, sans savoir pourquoi, sans pouvoir m’arrêter.

C’est comme si je n’étais pas totalement en contrôle de moi-même, comme si quelque chose d’autre en moi pouvait avoir des émotions et se sentir interpelé par ce qui se disait.

C’est un peu ce qui m’a donné espoir que ça fonctionne réellement. Est-ce un leurre? Qui sait? J’espère du plus profond de mon cœur que ça puisse m’aider. Suis-je en train de cracher mon argent par les fenêtres? Peut-être.

Peut-être, mais au moins ça me fera une belle anecdote à conter.

À suivre.

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