Fille, j’ai le gout de te prendre par les deux épaules pis de te brasser.

Te brasser assez fort pour te réveiller.

Te brasser jusqu’à temps qu’on te diagnostique le syndrome du bébé brassé si c’est ça que ça te prend pour que tu réalises ce qui se passe en dedans. J’ai le gout de te dire que c’est pas grave s’il ne répond pas. J’ai le gout de te dire que ce n’est pas grave si, pour une fois dans l’année, t’avais personne à qui texter le soir pour lui raconter ta journée. Beauté, je le sais que t’as besoin d’affection. Moi aussi. Mais tu vas voir, on survit. J’ai le gout de te dire que c’est pas grave si tu n’as pas de ses nouvelles aujourd’hui parce qu’il passe une belle soirée avec ses chums et qu’il a + ou – le temps de te texter pour te demander banalement comment s’est passée ta journée. Pis de toute façon, ça l’a probablement jamais vraiment intéressé.

(Lire : Chaque jour est le plus beau jour de ta vie

Ça me fâche de te voir tristounette de même pis de savoir que c’est parce que t’as pas reçu ta dose d’amour pis de «bon matin» quétaine cette semaine. Ça me fâche de voir que tu te sens incomplète quand tu es toute seule pour un temps et que tu ailles absolument besoin de quelqu’un pour combler ce manque qui se creuse en dedans. Ça me fâche que tu aies besoin de lui pour te sentir vivante, pis ça me fâche aussi, qu’après qu’il soit parti, t’aies l’air moins contente.

J’ai le gout de t’apporter du réconfort, j’ai le gout de t’aider pis de te serrer fort fort fort. J’ai le goût que tu prennes du temps pour toi, pour te retrouver, pour relaxer tranquille avec une tasse de thé (ou avec un rhum and coke ultra corsé...) pi peut-être pour apprendre à t’aimer. J’ai le goût que tu trouves ce qui te passionne pour de vrai et que tu te donnes à fond, que tu t’investisses encore plus que dans tes relations qui tournent en rond. J’ai le gout de te montrer comment vivre, sourire pis rire de mes blagues à moi, pis de tes blagues à toi, pis tout ça, même quand ses yeux à lui ne sont pas posés sur toi.

J’ai le gout que tu comprennes l’importance d’être seule avec toi-même des fois. J’ai le gout de te faire apprécier ce temps-là. Ce n’est pas fait pour déprimer ni pour pleurer. Quand t’es toute seule dans ton lit, dis-toi que tu ne pourrais pas avoir meilleure compagnie pour cette nuit.

Ça me fâche que tu sois contente quand il te texte. Je ne veux pas que tu attendes après lui pour me montrer tes belles dents blanches en ce beau dimanche. Je veux que tu sois indépendante pis que ce ne soit pas une sonnerie de cellulaire qui te fasse passer une belle journée pis qui te donne le gout de sortir prendre l’air.

S’il te plait ma belle, force-moi pas à te brasser avant de te réveiller. Le syndrome du bébé brassé, c’est pour les enfants, style en bas d’un an, ce n’est pas pour les adolescentes mal baisées et encore moins pour les cœurs écorchés.

Source image de couverture : Unsplash 

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