Déjà un peu plus d’un mois que je suis revenue d’une expérience incroyable en Haïti. Je suis partie 7 semaines faire de la coopération internationale et j’ai découvert la Perle des Antilles dans toute sa splendeur et ses nombreuses contradictions. Plusieurs choses m’ont émerveillée, m’ont choquée, m’ont fait pleurer par moment et m’ont aussi fait rire comme j’ai rarement ri. J’ai décidé de ramener certaines choses avec moi de cette expérience et le lâcher prise est LA chose que j’ai voulu gardé dans mon quotidien québécois.

Un peu dans la même veine que mettre ses lunettes roses, il faut absolument amener ses lunettes en Haïti parce rien ne marche jamais comme prévu. Un ami m’a dit que la seule chose qui était prévisible en Haïti, c’est qu’il y aurait toujours des imprévus et j’ai rapidement compris.

Pour vous illustrer un peu notre réalité haïtienne, il y a différents types de « pannes » en Haïti. Il y a la panne caoutchouc connu sous le nom « flat », celle là n’était même plus surprenante tellement elle arrivait souvent. Il y a la panne essence, bon assez facile à comprendre celle-là. Elle survenait quand il n’y avait plus d’essence évidemment et puisque le compteur était brisé, c’était un peu notre moyen de savoir qu’il n’en restait plus. Et puis, il y a la panne moteur, ça c’est un peu plus rare et pas mal moins une bonne nouvelle que les deux premières. Je vous parle beaucoup du domaine de l’automobile, mais c’est franchement le truc qui a le plus pratiquer mon lâcher prise. Je m’imaginais que la même chose m’arrive au Québec et j’aurais eu pas mal plus de difficulté à juste rester là et attendre avec le sourire.

Source :  Tatiana Frenette-Erazo

C’est comme si on se met une espèce de pression que tout soit toujours parfait que tout marche selon un plan précis du point A au point B sans aucun obstacle et quand notre plan ne fonctionne pas, c’est fini, on panique et on devient automatiquement de mauvaise humeur.

Vous me direz, facile à dire ton lâcher prise, mais si je suis en retard, que je tombe en panne et que mon boss m’engueule, pas évident de garder le sourire. Non c’est certain, mais je crois que tout commence toujours par nous, par notre réaction et le lâcher prise est quelque chose qui s’exerce et qu’on devra travailler toute notre vie.


Source : Tatiana Frenette-Erazo

Pour mon chum, le truc qui lui fait le plus travailler son lâcher prise ces temps-ci, c’est les gens qui conduisent mal. Il devient frustré, mais niveau 10 et il y a souvent un ou deux sacres qui sortent très rapidement. Depuis mon retour de voyage, cette habitude qu’il avait venait plus me chercher, comme si son attitude pourrie quand il était frustré mettait une ambiance plate. Il a décidé de travailler là-dessus parce que ça faisait un bout qu’il trainait cette mauvaise habitude.

À ma grande surprise, il s’est lancé un défi, à chaque fois qu’il sacre dans la voiture, il fera 15 minutes de bénévolat dans un organisme de son choix. Il a d’ailleurs choisi la fondation de Laurent Duvernay Tardif. Pour lui, le lâcher prise dans une situation comme ça demandait un plus gros effort que son lâcher prise en général, il s’est donc lancé un défi. Il m’a vraiment fait rire ce weekend parce que son nouveau truc, c’est de dire qu’il a ses lunettes roses sur la route quand il arrive à lâcher prise.

Et vous, quelle situation vous demande le plus grand lâcher prise? Quel défi pourriez vous vous lancer pour vous imprégner du lâchez prise antillais?

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