Il y a des moments dans ta vie où tu réalises que t’as fait un mauvais choix. Si tu m’avais dit, il y a de ça un an ou deux, dans une soirée très grivoise que j’allais contracter l’herpès, j’aurais probablement sorti mon plus gros rire gras et je ne t’aurais pas cru.

Bien, c’est le cas.

Il y a de ça près d’un an, mon homme du moment et moi-même, nous nous sommes ramassés dans une charmante date sur les bancs dans l’hôpital du centre-ville. Nous étions là à attendre durant près de 8 heures afin d’avoir droit à un petit check-up de nos entre-jambes respectifs, pour nous confirmer qu’il y avait un party ici-dedans et que nous ne les avions définitivement pas invités. Après 8 heures d’attente, j’ai appris que ma vision de mon corps et de ma vie sexuelle allait changer. Puis, 3 crises de panique plus tard, j’étais de nouveau dans les rues de Montréal, tantôt nostalgique de mon passé où j’étais libre sans le savoir et tantôt, en colère.

J’étais en criss de ne pas avoir été plus prudente, de ne pas avoir eu de cours de sexologie comme dans les films américains et d’ignorer comment agir vis-à-vis cette nouvelle. J’étais littéralement désarmée. Mon homme du moment et moi avons passé plusieurs semaines à se faire des séances de lecture sur le sujet et à dormir collés quand l’un ou l’autre était trop dépressif. On était très émotifs et pas évidents à côtoyer.

Après notre rupture qui fut une vraie liberté (parce que deux dépressifs ensemble, ça ne crée pas de quoi de très positif), je me suis retrouvée seule avec moi-même et j’ai découvert ce que c’était de se sentir réellement seule.

Là, tu vas peut-être me juger, mais je l’ai fait assez longtemps moi-même alors maintenant je m’assume ; dans le passé, j’avais la liberté de me tourner vers des amitiés modernes dans mes soirées de solitude, parce que c’est un peu ça, la modernité. Mais une fois que tu as l’herpès, ça corse un peu le sujet. D’informer ton partenaire que t’as ça dans le projet, je te dirais que c’est un peu comme une douche glaciale, surtout si ce n’est que pour une relation éphémère. Alors Tinder, c’était devenu mon pire ennemi. Après plusieurs mois à me juger, à douter, à vivre dans l’insécurité, mais ensuite d’accepter, de m’aimer et de m’épanouir malgré ma maladie que j’ai communément appelée Fétide, je me suis tout simplement relevée et je me suis dit que ce n’était pas ça mon fond du baril. C’est juste un défi de plus, puis je vais passer à travers.

Alors près d’un an plus tard à assumer Fétide dans ma vie, je ne m’attendais pas à vivre ce calvaire. Parce que la première crise, on va se le dire, c’est un peu ton initiation ; c’est pas beau, c’est pas agréable, pis t’as vraiment pas envie d’être là. Mais quand ça fait un an que tu vis avec, tu t’attends à ce que ce soit plus relax. MAIS NON PARCE QUE JE SUIS UNE FILLE ANGOISSÉE, TSÉ. Pis l’angoisse, c’est un peu comme la boisson énergisante de l’herpès. Ça lui donne biiiin de l’énergie, que t’as pas nécessairement envie qu’elle ait.

Source: Reaction GIFs

C’est alors que j’ai vécue une seconde crise ; ce n’était pas beau, crois-moi.

Tsé quand tu as du polysporin, un ice-pack pis de la pommade de zinc durant plusieurs jours dans l’entre-jambe et que tu marches comme un cowboy, tu le sais que ce ne sera pas ta semaine préférée.

Je ne te dis pas d’être parano et de faire bouillir tous tes partenaires, mais fais attention, parce qu’au moment où j’écris cette article, je suis également en train de regarder sur le net si c’est possible d’avoir une transplantation de vagin.

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