Je me sens encore nouvelle dans la métropole et pourtant, ça fait maintenant plus d'un an que j'y habite; et fièrement à part de ça. Un an que j'ai quitté l'université, un an que je mène une vraie vie d'adulte, d'adulte? ouin mettons. Je suis plutôt dans ce que j'appellerais les limbes de la mi-vingtaine, prise entre vie étudiante (sortir 3 fois par semaine) et vie professionnelle (sortir 1 fois par semaine et prendre 3 jours pour s'en remettre). Dans les limbes de la mi-vingtaine, on n'est plus trop sure de son look, on a même peut-être quelques kilos à perdre, peut-être dis-je. En d'autres mots, on ne se reconnait plus trop et comme toute fille qui se respecte (ou pas), on est beaucoup trop dure avec soi-même. Comme dans le temps, on a envie de sortir de chez nous, rencontrer du nouveau monde, mais on a l'impression d'avoir 90 ans quand on va clubber et le scrabble ce n'est pas encore assez hipster, bon. Par contre, on aime la danse, oui la danse; c'est un bon départ. Encore là, des danses, il y en a pas mal: la salsa, le swing, le rock, le hiphop...ça vient vite mélangeant. Ce n’était peut-être pas une si bonne idée au final... Heureusement, notre nouvelle coloc (qu'on aime ben gros btw) arrive avec un timing parfait, elle danse le blues elle, attends une minute, le blues, ça se danse? Et oui, semblerait.

Je me souviendrai toujours de ma première expérience de blues. C'était un lundi, au fameux Pub l'ïle noire, rue St-Denis. Dans l'atmosphère tamisé, tout au fond du bar, on retrouvait une quinzaine de personnes, une quinzaine de corps qui se laissaient porter et vibrer par la voix d'Etta James, I just want to make love to you. Oh, que, oui.  Le blues c'était donc ça: des mouvements autrefois bannis, des hanches et des bassins qui se dessinaient au rythme de la musique et par dessus tout, des gens qui partageaient un je-ne-sais-quoi (j'apprendrai plus tard qu'il s'agit de la connexion lead-follow, connexion, c'est le bon mot!). À ce moment-là, je me suis retrouvée transportée, j'étais désormais à Nouvelle-Orléans, dans les années 40 et on aimait ça. Sur la piste, on retrouvait un peu tout le monde, des jeunes et moins jeunes, des bons et moins bons et autant de femmes que d'hommes (Ah! pour une fois). On retrouvait des femmes qui leadaient aussi; elles leadaient d'autres femmes, mais également des hommes! Wow, on n'avait jamais vu ça. La beauté du blues, c'est que tout est permis. Il n'y a pas de gênes, pas de rigidité. Tu as des rondeurs? well, shake'em darling. Tu en as moins ? well shake what you got sugar.  Tu as envie de danser avec le beau brun là-bas? Tu n'as qu’à lui demander! Fini le niaisage mesdemoiselles, fini d'attendre après les gars. Au blues, la différence fait la règle. Le blues, il aime tout le monde lui; aime le blues, et le blues t'aimera en retour. C'est tout.

Si le coeur t'en dit, je t'invite à venir essayer et à toi aussi tomber en amour avec le blues.

danse blues plaisir

Source : forindet.com 

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