Kenya, par amour pour elle

Quand la maladie frappe à notre porte

La maladie de Lyme. Cette maladie qui semble se développer à des milliers de kilomètres, dans les bois, sur la Côte-Nord, partout ailleurs, loin de notre petit cocon familial ici dans la ville de Québec, a frappé à notre porte. Je nous croyais à l’abri, j’avais tort. Je me souviendrai toujours de ce moment, en fin d’après-midi d’une belle journée de juin où notre vétérinaire nous annonçait après plusieurs jours de tests et d’hospitalisation sans rémission que Kenya («Kenken») était atteinte de la maladie de Lyme. Malheureusement pour nous, la maladie avait pris beaucoup trop d’aise dans le corps de notre cocotte ; elle souffrait d’un souffle au cœur causé par de l’anémie, d’une pancréatite, d’insuffisance rénale et j’en passe. Bref, le pronostic était sombre, Kenken était en fin de vie.

Quand les planètes s’alignent

Les chances que votre chien attrape la maladie à Québec même sont assez minces nous dit-on. Il doit aller dans un endroit où il y a des tiques. La tique doit piquer le chien et cette tique doit être porteuse de la maladie. Encore là, ce n’est pas parce qu’elle est porteuse qu’elle la transmettra à votre animal. Et bien qu’elle l’ait transmis à votre chien, il n’en développera pas forcément de symptômes et il pourrait faire son petit bout de chemin dans la vie sans être incommodé par la maladie. Par contre, une fois les symptômes apparents chez le chien, il est généralement trop tard.

Alors la phrase «quand les planètes s’alignent» prend ici tout son sens pour Kenya. Pour nous, il était trop tard.

Kenya, par amour pour elle

Kenya c’est elle.

 Source : Elizabeth Boutet

Une belle labrador de 9 ans que nous avons adoptée mon mari et moi alors qu’elle n’avait que 7 semaines. Elle fait partie de l’histoire de notre couple, car elle est avec nous depuis le tout début.

Nous l’aimons d’un amour que je ne peux expliquer. C’est pourquoi lorsque notre vétérinaire nous a parlé d’un antibiotique qui, lorsqu'il est donné dès le début de la maladie aide grandement les chiens à s'en remettre, nous n’avons pas hésité à l’administrer. Avons-nous quelque chose à perdre? nous nous sommes dit... Bien évidemment, notre belle Kenya a dépassé depuis un bon moment le premier stade, mais mon mari et moi voulions tout tenter pour elle, tant et aussi longtemps qu’elle ne souffre pas.

Bien que nous soyons optimistes, nous savons que Kenya est en fin de vie, ses organes internes étant atteints, principalement les reins. Cependant, notre amour pour elle est si fort qu’il nous pousse à tout mettre en œuvre afin de lui offrir la plus belle des fins de vies. Puisque nous ne savons pas combien de temps encore Kenya sera parmi nous, nous avons pris la décision de diminuer notre charge de travail afin de passer le plus de temps avec elle.

Source : Elizabeth Boutet

Tant que sa santé nous le permettra, nous voulons lui faire vivre toutes les activités qu’elle adore comme jouer dans l’eau et se rouler dans le sable! Comme l’a si bien dit notre vétérinaire, il est temps d’en profiter, car Kenya ne le sait pas qu’elle est malade. En ce sens, dès la première fin de semaine suite au diagnostic, nous avons magasiné des mini Van. Le mercredi suivant, notre Dodge Grand Caravan était acheté et le transfert des immatriculations effectué, puis le vendredi, elle était convertie en camping-car! Ce fut une grosse semaine!

Maintenant, chaque semaine, nous partons découvrir notre merveilleux Québec avec nos deux chiens (Kenya a un grand frère Momo!)

Le temps qui passe

Loin de nous l’idée de rester les bras croisés à attendre que la fin arrive, nous avons tout mis en place pour repousser la maladie. Nous avons rencontré une agronome nutritionniste afin d’élaborer un régime alimentaire à Kenya qui favorise la santé de son système immunitaire. Nous avons également recours à une vétérinaire acupunctrice et ostéopathe qui vient à la maison offrir des traitements qui sont plus que bénéfiques pour notre cocotte. En plus d’avoir une vétérinaire en or qui prend réellement à cœur la santé de Kenya, nous suivons les recommandations d’un vétérinaire homéopathe et d’un autre vétérinaire en médecine interne.

Grâce à tous ces bons soins et conseils, les jours sont devenus des semaines et les semaines, des mois.

Nous ne savons pas ce que la maladie nous réserve. Elle est relativement nouvelle et il n’y a pas beaucoup de littérature à ce sujet. De plus, peu de gens poursuivent les traitements à ce stade-ci, car il faut avouer que tous ces traitements ont un coût. Nous avançons donc à l’aveuglette, guidés par notre seul instinct de faire ce qui est le mieux pour elle. À présent, nous traitons davantage l’état général de Kenya plutôt que des analyses et cela nous permet d’être plus à l’écoute de son corps.

Source : Elizabeth Boutet

Tout passe par la prévention

Afin d’éviter que d’autres familles vivent ce que nous vivons, je fais le maximum de sensibilisation à travers les médias sociaux, mais également dans le cadre de mon travail. Travaillant dans le domaine du comportement canin, je rencontre beaucoup de familles avec des jeunes chiots et je les encourage désormais à être extrêmement prudents, car la maladie est bel et bien installée à Québec.

Lors d’une formation en comportement canin à laquelle j’assistais dernièrement, j’ai tenu un petit discours de sensibilisation à la maladie. Quelques jours plus tard, un des participants m’a annoncé avoir fait tester sa chienne pour avoir l’esprit tranquille puisqu’elle avait quelques symptômes et qu’ils ont alors découvert qu’elle était positive à la maladie, mais heureusement elle n’en était qu’au tout début. La prise d’antibiotiques devrait la guérir totalement.

C’est pour cette raison que je souhaite rejoindre le maximum de gens et les sensibiliser à cette terrible maladie qui touche non seulement beaucoup de gens comme on peut le voir dans plusieurs reportages aux nouvelles, mais qui peut être mortelle pour nos compagnons canins.

Par amour pour vos chiens, soyez vigilants lors de vos promenades et conscientisez votre entourage sur cette nouvelle maladie présente dans nos régions.

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