Pis c’est vrai. Quand la marde pogne, mon premier réflexe n’est pas de réfléchir pis voir le côté positif. À la place, j’vois tout plus gros, plus intense, plus dramatique. Y’a sûrement une partie de moi qui aime ça dans l’fond. Le vertige s'empare de mon corps, j’ai 1000 scénarios qui me roulent dans tête, y’a rien que je peux faire pour améliorer la situation pis j’ai surtout l’impression de perdre le contrôle sur ma vie. 

Maudit que j’haïs ça.

Depuis le début de l’année, le karma s’est amusé à lâcher des bombes dans ma vie pis j’ai l’impression qu’il essaie de m’enseigner une leçon. Genre :

« Heille champion, t’as beau vivre des moments de marde depuis janvier, tu vas quand même passer au travers. Let it go. What doesn’t kill you, make you stronger, comme Kelly Clarkson a dit. Ça fait partie d’la vie, ça fait partie d’la game. »

Mais moi, étant la Drama Queen que je suis, je ne l’écoute pas. J’fais à ma tête pis je continue de voir le pire. #Classique. Au printemps mon chum pis moi, on devait quitter notre appartement pour juillet. Sauf que la joke était que l’on vivait dans un appart meublé, tout inclus et que si l’on déménageait…bien ça nous prenait des électroménagers. Plus le temps avançait, moins on trouvait d’appart à notre goût pis moins on trouvait d’électros dans notre budget. Je me suis mis à nous voir dans la rue le 1er juillet. Pas de logement, pas de meubles, en pleine canicule montréalaise. On allait vivre dans des boîtes de carton dans Notre-Dame-de-Grâce, vendre nos chats pour pouvoir se payer à manger, pis on allait finir par chiller avec les itinérants dans les stations de métro qui sentent la pisse chaude. Je n’étais pas focus à la job, je dormais mal et tout me tapait sur les nerfs. Finalement, on a trouvé un foutu bel appartement, on s’est acheté des beaux électros neufs pis on a pu garder nos chats. Exactement comme mon chum l’avait prévu, sauf que je ne l’écoutais pas quand il me parlait. J'étais trop occupé à pleurer mes malheurs pis vouloir tout défaire avec un bâton de baseball.

Source : Giphy

Ça me prend une couple de jours pour descendre de mon high pis réfléchir comme du monde. Quand la Drama Queen en moi part se coucher, c’est souvent là que je fais appel à mon amie sage. Tsé, celle qui a toujours la bonne phrase sage pis pleine de réflexions pour me faire voir les choses autrement. C’est comme si elle était Dumbledore pis moi Harry Potter. Dernièrement elle s’est écoeurée de mes excès de Drama Queen pis m’a dit :

"Yo. Wake up. Peu importe s’qui t’arrive, quossé tu peux y faire ? Rien. Suck it up pis avance."

Et moi de répondre :

"Ost* que t’es bête."

Mais elle avait raison. Comme d’habitude. Sauf que le fait qu’elle me dise ça de cette manière-là, m’a étrangement fait du bien. Comme se rouler dans du linge chaud qui sort de la sécheuse. Qu’est-ce que je peux faire de plus? Pas grand chose. À part me commander du Pizza Pizza pis ré-écouter Girls en me disant que Lena Dunham c’est ma spirit animal.

Source : Giphy

Y’en a qui vont dire que je suis pessimiste. Meh, j’pense pas. Peut-être, j’sais pas. T’es-tu psychologue ?

D’autres vont dire que parce que je suis gai, c’est normal que je sois Drama Queen sur les bords. Non fille. Ça, c’est des stéréotypes.

Je sais que je ne suis pas le seul qui se transforme en Drama Queen quand Dieu se prend pour une mean girl pis ça me rassure un peu. J’ai envie de faire attention à l’avenir pis mieux me gérer. Mais ça, c’est comme me dire que je retourne au gym après Noël. #UneGrosseMenterieSale.

Pis toi, es-tu une Drama Queen ?

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