Il y a peu de temps, sur Instagram, un utilisateur m'a écrit pour m'expliquer que je devrais cesser de lever des poids parce que suis en train de devenir trop musclée et que c'est moche. Ce message m'a choquée. Tout d'abord, qui es-tu pour me dire que mes muscles me rendent moins féminine et que c'est moche? Puis, comment peux-tu te permettre de penser que j'ai besoin de ton opinion sur mon corps? Finalement, j'ai quand même ri puisque je ne lève pas de poids depuis que j'ai 19 ans. Je bouge, certes, mais je ne fais pas de musculation. Et encore! Qu'est-ce que ça changerait? Ce que cet internaute ne sait pas, c'est que mes muscles, ils m'ont déjà complexée et que s'il m'avait écrit ce même message il y a cinq ans, ça m'aurait fait de la peine. Là: ça me fâche. Ça me fâche de voir qu'un homme peut penser que c'est correct d'écrire à une femme à propos de son corps puisque cette dernière a choisi d'être une personnalité publique sur Internet.

Je vous ai souvent parlé de mon rapport à mon corps sur ce blogue. Chaque fois, je me relis plusieurs fois, je me demande si j'ai trouvé les mots justes et surtout, je me demande si ça peut aider les femmes à se regarder et s'aimer. Aujourd'hui, je vous écris alors que je ne me sens pas à mon meilleur. Ça arrive. On a beau avoir fait un cheminement dans sa vie depuis l'adolescence (je vous en parle ICI), apprendre à s'aimer et à accepter son corps comme il est, c'est un cheminement. Il y a des moments où, pendant même une semaine, on se lève tous les matins en se sentant moche. Rien à expliquer. Est-ce justifié? Non. Mais on doit vivre avec. Et se rappeler que ça va passer. Je suis pile dans ce moment. Je ne me sens pas à mon mieux. J'arrive de plusieurs voyages pendant lesquels j'ai eu la chance de bouger beaucoup chaque jour et de passer des semaines entières dehors (vive le camping). Oui, ma tête et mon corps trouvent difficiles de revenir à Montréal, de passer des heures au bureau, de boire avec les amis pour rattraper le temps perdu et d'aller dehors, mais d'y trouver du froid. Alors, je ne me sens pas à mon meilleur physiquement. Mais, je me le répète: je suis bien comme je suis.

Je trouve triste de ressentir le besoin, encore à ce jour, de vous parler d'estime de soi et d'apprendre à s'aimer. Pourquoi je le fais? Parce que je suis la première qui ne trouve pas cela facile tous les jours et je me suis dit que je ne suis pas la seule. Le message de cet utilisateur Instagram m'a donné envie de vous rappeler et de me rappeler, qu'on doit s'aimer comme on est, peu importe notre corps, la taille sur l'étiquette de nos jeans, qu'on ait des muscles ou pas, qu'on porte du 32A ou du 38F de soutien-gorge! Être femme, ce n'est pas être fait sur un modèle unique, c'est être unique. Point.

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Laissez-moi vous raconter une anecdote: j'étais en voyage avec des amies il y a un an. Nous étions sur un lac, entrain de s'amuser sur des matelas gonflables. Et je me trouvais moche ce jour-là. Sur toutes les photos de moi qu'on prenait, je ne m'aimais pas. Je voulais en reprendre, je voulais changer d'angle, mais rien n'y faisait. Et mon amie m'a dit: « Cam, faut qu'on en parle, là tu obsèdes». Et elle avait raison. Sur le coup, je me suis fermée. J'ai nié et je suis partie de mon côté. J'étais fâchée. Au début, contre elle parce qu'elle me l'avait dit. Puis, contre moi. Parce que je pensais que ces petits moments étaient derrière moi. Que j'avais remporté cette guerre entre moi et moi et qu'enfin, j'avais appris à m'aimer comme je suis.

Mais, j'oubliais que c'est un travail de tous les instants. J'ose espérer que ce problème n'affecte pas toutes les filles, mais force est de constater que la plupart y font face dans leurs vies. On grandit en étant bombardé d'images de ce que le corps de la femme devrait être et on ne cesse de se comparer dès l'adolescence (l'enfance même non?) Il me fait plaisir de voir que le tout semble vouloir changer, que le web permet d'amener des visions différentes du corps de la femme et je souhaite que le changement que je vois sur Internet permettra que les prochaines générations n'ait pas les mêmes bibittes dans la tête que celles que je décèle chez plusieurs femmes qui ont mon âge.

Pour finir, cher utilisateur Instagram qui a voulu me parler de mes muscles, voici un look sport, où on les voit mes muscles, parce que moi, je les aime alors tant pis pour toi!

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