Pour certaines personnes, quelque part dans un recoin sombre de leur tête, il existe un monstre malicieux prêt à bondir à tout moment. Il guette. Il attend. Il peut surgir n’importe où et pendant n’importe quelle situation à laquelle nous faisons face au quotidien.

Et lorsqu’il se pointe le bout du nez, notre vie devient l’enfer.

«Pourtant», se disent-ils, «si tu sortais un peu de ton lit et que tu adoptais une routine plus saine et que tu retournais au travail et que tu faisais du sport, je suis sûr que tu irais mieux ».

Mais ils ne comprennent rien.

Et toi non plus d’ailleurs. Tu ne t’appartiens plus, tu erres, tu tournes en rond dans ta propre vie comme un animal en cage et tu trébuches sur tes passe-temps, sur tes projets, tes rêves, sur ce qui te définit. Tu n’es plus rien. Tu ne veux rien. Tu ne ressens plus rien. Rien.

«Rien», c’est le nouveau surnom que tu attribueras au monstre.

C’est Rien, si tu n’as plus la force de travailler, c’est Rien si tu n’as plus la capacité de rester concentrée, c’est Rien si tu n’as plus envie de voir tes amis et ta famille, c’est Rien si tu t’isoles à présent.

Mais pour les autres, c’est toujours toi et le toi que tu es devenue n’est plus qu’une ombre de ce que jadis, tu étais.

Une carcasse.

Parce qu’aucun de nous ne peut voir un monstre invisible vivant dans la tête d’une personne.

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Source: https://www.google.ca

Et c’est difficile pour certains d’y croire, malheureusement.

«C’est juste les fous qui croient aux monstres ».

« Alors je suis folle ».

Et qu’est ce qu’on donne aux fous? Des médicaments qui se chargeront d’endormir ton « monstre ».

Et parfois, les médicaments, c’est le moyen le plus efficace.

Un élixir magique pour combattre nos démons.

Ce qui pour certains semble être la solution la plus facile, pour toi c'est l'aboutissement d'une longue bataille et tu mérites enfin de trouver la paix. Tu n’es rien d’autre qu’un battant, un survivant, un guerrier.

Et non un lâche qui prend le chemin le plus court.

Au contraire, prendre l’initiative d’aller consulter pour ainsi être traitée, c’est probablement l’étape qui demande le plus de courage.

C’est se sauver la vie.

Et c’est pourquoi je prendrai toujours mes antidépresseurs, pour continuer chaque jour de me sauver.

Et non, ce n’est pas en faisant du yoga les soirs, en écoutant de la musique relaxante, en mangeant beaucoup de carottes, ou en prenant des petites vitamines que ma tête va aller mieux.

Je ne prends pas des médicaments pour le plaisir de prendre des médicaments, mais bien parce que je veux me sentir bien et être heureuse, comme tous ceux qui comme moi, souffre de maladies mentales.

Et s’il faut que je prenne une dose de 75mg par jour pour me permettre d’avoir le désir et la force de faire mon yoga, et bien je continuerai.

Ce n’est pas parce qu’on ne peut pas le voir qu’il n’existe pas, le mal.

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