La semaine dernière, j’ai fait la connaissance d’une personne qui m’a bouleversée.Tout a commencé un vendredi après-midi autour de 13h20. J’étais en train de dîner à la Caisse Desjardins où je travaille actuellement et c’est alors qu’une employée, nommons-la Anny, est venue s'asseoir à la table où j’étais déjà assise.

Nous nous sommes présentées.

C’est alors que nous avons commencé à discuter de la situation qui règne à l’endroit habituel où elle travaille en tant que conseillère. Elle me raconte que plusieurs incidents se produisent entre les membres en ce qui a trait à la différence. Pour ainsi dire, il s’agit d’altercations entre caucasiens et personnes d’origine haïtienne principalement. J’étais très surprise, je suis si habituée de voir des gens de toutes les nationalités se côtoyer dans le respect.

Ce n’est donc pas le cas à cet endroit.

Alors qu’elle me raconta qu’il n’était pas rare d’entendre des commentaires racistes dans la file d’attente du comptoir caissier, je me suis surprise à ressentir une certaine colère et une grande déception. Je n’arrivais pas à comprendre que ce genre de commentaires soit encore d’actualité. Depuis que je suis toute petite, j’ai grandi parmi des enfants de plusieurs nationalités différentes. À un point tel que je ne la remarque plus cette différence, parce que vous savez quoi?

Il n’y en a aucune. Nous sommes tous des humains au final, tout simplement.

Toujours est-il qu’Anny me raconta certaines situations qui lui arrivaient, à l’occasion. Étant une personne d’origine asiatique, elle me mentionna qu’il lui arrivait de se faire traiter de soupe won-ton. Ainsi, un jour, alors qu’un monsieur se présenta à la caisse pour rencontrer un conseiller, l’agente à l’accueil lui planifia une rencontre avec Anny. Lorsqu’il remarqua le nom complet de la conseillère sur sa carte professionnelle, il précisa qu’il ne voulait pas avoir de rendez-vous avec la soupe won-ton.

Anny, de son bureau, entendit les commentaires du membre. Quelques minutes plus tard, elle se présenta à la salle d’attente pour accueillir le monsieur en question. Elle l’accompagna dans son bureau et demeura sympathique et polie avec celui-ci. La rencontre s’est bien déroulée et elle a même pu remarquer que ce monsieur ressentait une certaine gêne face à ce qu’il avait dit plus tôt, car il a su qu’elle avait tout entendu. C’est alors qu’elle m’a mentionné que lors de ses rendez-vous avec les membres, elle fait preuve d’un certain humour et qu’elle est capable de rire d’elle-même pour détendre l’atmosphère. Bien entendu, elle le fait de façon dosée et en prenant soin de toujours se respecter.

Je suis restée bouche-bée.

Dès le moment où elle m’a raconté cette histoire, elle a eu toute mon admiration. J’ai tout de suite su que j’avais beaucoup à apprendre d’elle. Au lieu de prendre mal ce commentaire ou de se sentir attaquée, ce que je n’aurais pas manqué de faire à sa place, elle décida de prendre ça à la rigolade. Comme je voulais comprendre comment elle faisait pour prendre ça de cette façon, je pris la décision de lui demander son secret. C’est ainsi qu’elle me confia qu’elle a vécu son enfance dans la banlieue de Québec. Elle a souvent été confrontée à ce genre de situation dans sa vie et à la place de s’offusquer à chaque fois, elle a décidé de plutôt essayer de comprendre. Comme ces commentaires viennent souvent de personnes plus âgées, elle sait que ces personnes n’ont pas été habituées autant que les générations Y ou Z au multiculturalisme d’aujourd’hui au Québec.

Vous savez ce qui m’a impressionnée le plus dans tout ça?

C’est qu’Anny, avec cette manière de penser, ne remarque même plus les commentaires teintés de racisme qui lui sont destinés. Elle fait ses journées de travail dans la paix et la sérénité. De toute façon, entre vous et moi, les remarquer n’est d’aucune utilité! C’est vrai, à quoi cela sert si ce n’est de risquer de nous faire du mal?confiance en soi, racisme

Source: macreationdentreprise.fr

Il est également magnifique de voir que cette femme a tellement confiance en elle, qu’elle n’a même pas besoin de se soucier de tout ça, ni de l’opinion d’autrui à son sujet. En voilà une belle façon de vivre sa vie et c’est d’autant plus un excellent moyen d’être plus heureux.

Alors Anny, si tu lis cet article, sache qu’en ce vendredi 28 avril tu m’as beaucoup inspirée et je suis certaine que tu en inspireras bien d’autres!

Accueil