Tout a commencé là. Alors qu’on se faisait l’amour sans amour. On apprenait à se connaître sans chercher à se connaître. On se partageait nos journées sans se partager nos vies. On trouvait le temps sans prendre le temps. Mais le temps, qu’on le prenne ou non, il avançait tranquillement. Et notre vision de l’avenir ensemble évoluait de plus en plus différemment.

Quand je me suis finalement avouée que depuis le début, l'entente que j’acceptais, ce n’était pas vraiment ce que je voulais, j’ai compris que j’étais prête pis tu ne l’étais pas. Que j’aurais de la peine pis que t’en aurais pas. J’ai donc dû m’asseoir pour prendre le temps de me questionner sur la suite des événements. On ne développait pas le même genre d’attachement. Fallait que je me sépare de toi au plus sacrant. J’allais pleurer si j’attendais trop longtemps. On s’est expliqué. T’as compris. C’était fini.

Là où ça se complique, c’est quand ni un ni l’autre a vraiment le gout que ça se termine tout de suite. Pas comme ça. Pas si vite.

Pourtant je savais que la meilleure chose à faire était de couper tous les liens avec toi. Arrêter de répondre à tes messages, ignorer l’envie qui me pogne de t’écrire chaque soir pis contrôler la jeune adolescente en moi pour pas qu’elle t’appelle quand elle a une couple de verres dans le nez. Je savais qu’à long terme, c’était la seule solution qui avait le potentiel de ne pas me briser le cœur. Ma mère me le disait. Pis mes amies aussi.

Je savais aussi que si c’était vraiment ce que je voulais, tu le respecterais et tu me laisserais m’éloigner. Mais va savoir pourquoi, toi pis moi, on le sentait que ce n’est pas vraiment ce que je voulais. On le sentait quand je te demandais à contrecœur de me laisser partir en te disant que c’était la chose la plus raisonnable à faire, qu’au fond de moi j’avais le goût de rester. C’est ce qui rendait la séparation encore plus difficile. D’avoir à se refaire des faux adieux à chaque fois en jurant que c’est le dernier, mais en sachant qu’on allait se revoir parce qu’on n’est pas capable de s’ignorer.

C’est probablement aussi pour ça que tu me prenais plus au sérieux quand je te disais que cette fois, je m’en allais pour vrai et que je ne prévoyais plus revenir. En le disant, j’étais pourtant convaincue au plus profond de mon être que mes paroles étaient vraies. Mais le temps fait son mal, l’ennui s’installe, les souvenirs réapparaissent, les nuits sont longues, le lit devient grand, le doute bourgeonne pis je repense à ce qu’on était avant.

Je me questionne à savoir si on ne devrait pas se réessayer, tout à coup que toi aussi, l’ennui t’a pogné pis que t’aurais changé d’idée. Avant de cliquer sur envoyer, j’ai une petite hésitation. Je le sais que je devrais pas. Pour mon bien. Mais je suis têtue pis je n’ai pas le goût de m’arrêter là. Je n’ai pas le goût tout court de rien arrêter pantoute. Pis j’ai l’impression que même si on sera jamais un couple, toi non plus, t’as pas vraiment le goût de me perdre.

Mon conseil, c’est pas celui que ta mère va te donner. Pis c’est pas celui que tes amies vont approuver. Mais si t’as encore le goût d’essayer, c’est que t’as encore espoir que ça peut marcher. Alors clique sur envoyer. Quand t’auras eu ta leçon, tu commenceras à donner des conseils de mamie à tes amies qui n'auront pas encore compris. En attendant, c’est toi qui choisis. Fais donc ce que t’as envie.

Ps: On a finalement décidé de rester amis pour se trouver de fausses raisons de continuer à passer du temps ensemble. Est-ce que je crois vraiment à la réussite de cette relation amicale? Fuck-que-non. Mais ça me plait à l’esprit de savoir qu’on se cherche des défaites pour se voir même si c’est juste en amis.

Laisse-faire les faux adieux.

Laisse-faire ce qui serait le mieux.

Pis fais donc ce que tu veux.

Conseil d’amie.

Source image principale : Pixabay

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