De nos jours, les réseaux sociaux sont remplis d’articles de voyage et de photos inspirantes qui nous chicotent parce que nous, on est derrière un ordinateur de 9 à 5 du lundi au vendredi. L’hiver, c’est encore plus difficile de lire ces fameux articles quand on a une écœurantite aiguë du froid. Suis-je la seule qui vire folle? Suis-je la seule qui ai le goût de faire LE grand saut, tout laisser tomber et partir?

Tu as sûrement déjà lu les articles de quelques blogueurs racontant qu’ils ont tout laissé derrière eux pour voyager. Eh bien, cette année, c’est à mon tour! Pour moi, 2018 c’est l’année des grands changements. Plusieurs de mes amis sont déjà partis pour de longues périodes de temps, et pour moi, qui connais maintenant le trajet jusqu’à l’aéroport par cœur, c'est une bonne raison pour partir aussi. Ce que tu ignores dans cette histoire qui semble toute rose, toute belle, c’est que faire le grand saut, c'est plus facile à dire qu'à faire.

Je peux te jurer que le processus ne se fait pas du jour au lendemain. Cela prend énormément de réflexion. Dans mon cas, le questionnement a duré plusieurs mois. Je devais trouver une solution à plusieurs problèmes. Qu’allais-je faire avec mon condo, ma voiture, mon petit chien? Allais-je vraiment quitter mon premier emploi en carrière? Toutes ces années d’études et d’anxiété de peur de ne pas avoir d'emploi. Est-ce que j’allais vraiment jeter le tout par-dessus bord pour quelques mois de liberté? La réponse est oui, mais en faisant beaucoup de sacrifices.

le grand sautSource: Pexels

Quitter son emploi de rêve

J’ai 24 ans, je suis designer d’intérieur depuis maintenant un an et demi. Je travaille pour une petite entreprise formidable avec des collègues que je considère comme ma famille. J’ai un horaire de fonctionnaire, un salaire convenable et je demeure à cinq minutes et demie du bureau. La belle petite vie quoi! Pour une raison quelconque, il y a un vide à l’intérieur de moi. Le côté aventure me manque énormément. Je regarde par la fenêtre du bureau et je me perds dans mes rêves. Pourquoi suis-je ici alors que mon esprit est ailleurs? Pourquoi suis-je prise derrière ce foutu ordinateur à longueur de journée? Je me sens comme une adulte qui a sauté ses folies d’adolescente. Suis-je vraiment rendue là dans ma vie? En janvier dernier, j’ai donné ma démission. Mon premier emploi en carrière, après 7 années d’études intensives, vient de tomber à l’eau. Je n'ai cependant aucun regret. Cependant, c’est le divorce avec mes collègues qui me brise le cœur. Je quitte cette merveilleuse équipe à la fin du mois et je vais perdre bien plus que des collègues de travail. Je vais perdre les personnes que je côtoie depuis l’ouverture du bureau, avec qui j’ai vu naître une entreprise. Je peux honnêtement dire que je vais verser une larme à mon départ.

PorteSource image : Unsplash

Retourner chez papa et maman

Je suis propriétaire d’un magnifique condo neuf. J’étais la première résidente avec mon ex-copain. Nous avons choisi les matériaux, les meubles et la décoration ensemble. Bref, c’était beau et à notre goût. Après notre séparation l’été passé, j'ai décidé de garder le condo et c’est ma meilleure amie qui est devenue ma coloc. Vous ne pouvez pas vous imaginer le plaisir qu’on a eu à vivre ensemble. C’était un nouvel environnement pour moi. Une nouvelle atmosphère, sans stress et sans routine de couple. C’était notre chez-nous à toutes les deux. Seulement, deux mois après son déménagement au condo, ma meilleure amie a décidé de quitter le pays et de voyager pour une année complète. Je me suis donc retrouvée seule à nouveau. Lorsque j’ai pris la décision de partir moi aussi, j’ai dû vider mon chez-moi à mon tour et retourner chez papa et maman. J’adore mes parents plus que tout au monde, mais avoir sa maison, c’est avoir sa propre liberté dans le confort absolu. C’était très difficile de quitter mon premier chez-moi, un endroit où j’ai vécu une panoplie d’émotions, dont certaines difficiles, mais la plupart très joyeuses.

Laisser son animal de compagnie derrière

En partant plusieurs mois, naturellement je devais trouver quelqu'un pour garder mon petit Goldendoodle. Comme je l’ai adopté avec mon ex-copain, il s’est porté volontaire pour prendre la garde. Mon cœur de petite maman a trouvé les au revoir très déchirants. Chaque matin, je suis maintenant seule dans mon lit. Je n’ai plus de réveils avec de gros bisous dans le visage et je n’ai plus ma petite boule d’énergie qui me donne une raison de me lever de mon lit. Je sais que je vais la revoir à mon retour, mais je ne serai désormais plus son maître.

prendre l'avionSource image :Pexels

Dire au revoir à la famille et aux amis

Partir seul, c’est toujours un peu stressant. Surtout si tu n’as jamais voyagé seul auparavant. Je dois bientôt faire ma tournée de « Bye-Bye » et prendre des photos mentales de tout mon monde. J’ai une grand-mère qui est atteinte par la maladie. Je la visite plus régulièrement ces temps-ci pour passer le plus de temps possible avec elle. Un petit 15 minutes au téléphone par jour lui fait le plus grand plaisir. Je suis le fait marquant de sa journée. Je souhaite de tout mon cœur qu’elle soit toujours là à mon retour. Même si elle n’est pas encore sur son « lit de mort », il y a toujours de petites inquiétudes qui trottent dans mes pensées. Je dois cependant penser positivement et croiser les doigts en me disant que tout ira bien. Laisser ses amis derrière, je ne dis pas que c’est plus facile, car ce ne l’est pas du tout, mais avec la technologie d’aujourd’hui, la communication à distance se fait assez bien. Comme mentionné plus haut, ma meilleure amie a déjà quitté le pays, mais nous avons nos séances de facetime une fois par semaine pour se jaser. Avec les décalages horaires, il suffit de chacune se choisir un moment opportun dans la semaine et de se fixer un rendez-vous. Jusqu'à présent, ça fonctionne super bien. C’est sûr que ce n’est pas comme avoir ses amis à ses côtés, mais c’est mieux que rien! En voyageant seul, on est aussi plus enclin à faire des rencontres durant notre séjour. En sautant d’une auberge jeunesse à l’autre, on finit par s’habituer à la vie en communauté avec les autres voyageurs. On devient plus ouvert d’esprit et on en apprend plus sur les cultures et les langues étrangères. Si on est chanceux, ce sont parfois des relations qui peuvent aller au-delà de la simple durée du voyage. On forme des amitiés à travers le monde, et ça, ça n’a pas vraiment de prix.

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Si tu es dans une période de questionnement comme je l’étais il y a quelques mois, je pense que la seule question à te poser c’est : suis-je vraiment heureux (se)? Le reste, ce sont des détails. Tu y parviendras, une étape à la fois.

Maintenant que tout est presque réglé, je peux finalement partir à tête reposée. Je quitte la maison sans regret et sans regarder derrière moi. Je sais que tous ces sacrifices seront pour le mieux, et je suis impatiente de voir ce que le futur me réserve. Salud!

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