Déjà 2 ans que cette nouvelle m’a réveillée en pleine nuit et me suit depuis. Janvier 2015, le moment où t’as décidé que tes yeux se fermaient pour la dernière fois. Que ton corps s’endormait pour de bon. Que ton coeur s’arrêtait de battre. Que ton rire s’éteignait définitivement… Mais nous ici, on a encore des yeux pour se rappeler ton visage, on a encore l’empreinte de tes câlins, on a encore le souvenir de ton dévouement pour tes amis et ton rire résonne encore à nos oreilles…

Je ne fais pas partie de ceux qui trouvent que cela est un acte égoïste.

Je ne fais pas partie de ceux qui trouvent que cela est un acte de courage.

Je fais partie de ceux qui malgré toutes les connaissances acquises à ce sujet, restent dans l’incompréhension, dans la recherche d’une réponse à toutes ces questions…

Je fais partie de ceux qui, pour le restant de leur vie, auront la larme à l’oeil en entendant un prénom, en visitant un endroit, en se rappelant une chanson...

Je fais partie de ceux qui, chaque année, allumeront une bougie en ta mémoire.

Je fais partie de ceux qui tenteront tant bien que mal de sensibiliser les gens à la souffrance mentale. Parce que c'est une chose qui est invisible à l’oeil nu. La réelle souffrance de l’autre. Une douleur physique, ça se transmet bien, il y a des signes objectifs. Une douleur psychologique, ce sont des symptômes, et on n’y peut rien sans la volonté d’ouverture de l’autre. Sans porte d’entrée, on y peut rien...

Lorsque j’y ai été confrontée à nouveau, mille et une questions se sont mises à valser dans ma tête. Devais-je l’accepter? L’on comprend que les gens ayant des douleurs physiques incurables veulent mourrir, pourquoi pas les gens ayant des douleurs psychologiques incurables? Parce qu’une douleur physique, c’est concret, alors que la souffrance, elle, est abstraite. Est ce que cela en diminue son importance? Est-ce qu’on doit minimaliser? Chaque personne est son propre chef et sait comment il se sent. Qui suis-je pour juger cela? Mais qui suis-je pour laisser un être d’une vingtaine d’années abandonner? Est-ce un abandon? Est-ce que de mettre un terme à ces douleurs n’est pas plutôt un acte de courage? De faire un choix délibéré, libre et sans contrainte, n’est-ce pas cela à quoi nous aspirons tous? Tant de confusion.

deuil

Source: Theearthchild

Je ne sais pas si on peut faire un deuil d’un choix comme cela. L’incompréhension est trop importante et nous, stupides êtres humains ressentons le besoin de donner un sens à chaque évènement qui se produit. Ça nous rassure, je crois. Mais dans ce cas-ci, il n’y en a pas. Il n’y a pas de réponse à mes questions. Et quand bien même il y en aurait, cela n’atténuerait pas la douleur du manque…

Et je ne sais pas ce qui fait le plus mal. L’absence de la personne, la culpabilité de ne pas avoir su entendre la souffrance, l’impuissance de n’avoir rien fait, ou l’incompréhension du choix…

Mais je sais ce qui fait du bien. Regarder des photos de nos jours heureux. Se remémorer le son de son rire. Repenser au réconfort de ses câlins. Et continuer de l’aimer en dépit de son absence et d’un choix avec lequel on est rarement en accord. Continuer d’aimer la vie et de la chérir. Continuer à vivre tout court, et surtout, demander de l’aide si besoin il y a. C’est la plus belle façon de lui rendre hommage.

Je t’aime pour toujours mon ange.

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