L’angoisse du moment où tu fais ton sapin de Noël, les lumières pis toute. L’angoisse d’un moment où tu visualises, il faut se l’avouer, plus rien ne sera pareil sans lui.

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Tu sais, ces dernières années, j’étais avec un gars bon, le premier que ma mère aimait vraiment, ça en dit long. Il était du genre à se lever le matin pour les aider à gratter l’entrée quand moi je restais couchée.

Un gars de l’Abitibi, ma famille est au Saguenay. Il n’a jamais rien dit pour la distance à parcourir pour passer le temps des fêtes avec eux, il le faisait avec un sourire. Mon père le prenait sous son aile, c’était le rêve.

Pour plusieurs raisons, nous ne sommes plus ensemble. Je ne voulais pas être aussi loin de ma famille. Huit heures de char pour être à leurs cotés et prenant en compte les épreuves de la vie incontrôlée, je ne suis pas prête à ce sacrifice.

C’est pour cela qu’il m’a laissé partir sans me retenir, lui non plus, il n’aurait pas pu laisser sa famille dans la Vallée de l’Or pour déménager dans un autre coin de pays. Nous étions bien, sans plus.

Nous n’écoutions pas la même musique, pas les mêmes films, je ne m’intéressais pas à ses passions, pis moi j’en avais pas de passion. Ça allait parce que nous avions les mêmes projets de vie.

J’ai soif de passion, celle qui te fait vivre.

Tous les deux, on désirait se marier, avoir des enfants et rapidement une maison. Nous avions un chien et un chat. Mes amours qui ne sont plus à moi, désormais les siens. On s’était vendu un rêve, pas une véritable connaissance de nous-mêmes et ça nous a rattrapés.

L’an dernier, on parlait de mariage dans nos soupers de Noël. Ma famille disait que c’était le bon, moi aussi, j’attendais la grande demande. J’étais certaine que ce jour était pour arriver, mais il me sentait ailleurs. Mon cœur et ma tête étaient à trop de kilomètres de mon quotidien, ma réalité.

Jamais il ne m’aurait fait ça : demander l’engagement en m’éloignant de ma famille si ma tête n’y était pas à 100%. Aujourd’hui, je prends conscience qu’il ne sera plus là. Que je n’arriverai pas avec ma petite famille chez mes parents à Noël, je serai seule.

Il ne sera pas là, pour vrai.

Ma coupe de vin s’est renversée, elle coule sur le plancher, autant que mes larmes sortent de mes yeux. Je ne peux plus me retenir, me mentir en me disant que tout ira bien, que rien n’a changé.

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J’ai changé, Noël va changer. Ma famille elle, demeure. Je dois m’avouer sensible, vaincue par ces émotions que je retiens depuis trop longtemps. Je tremble, je suis dépassée.

Il faut accepter ma nouvelle réalité, me confronter à ma perte.

Une perte que j’ai choisie en juillet dernier. Un choix n’étant pas des plus faciles. Surtout maintenant, en faux dimanche cafard, parce qu’on est samedi soir.

J’ai 25 ans, j’ai le temps de trouver le bon et de me réaliser à deux. Pour l’instant, je rumine et je m’en veux d’avoir quitté un homme généreux avec moi, qui me comprenait dans toute ma complexité avec sa famille qui m’accueillait comme une des leurs.

Sa grand-mère avec qui j’ai eu un coup de foudre, c’était si facile avec elle. Elle me comprenait d’un regard, parce que dans le fond, quand tu quittes quelqu’un, tu laisses tout ce qui vient avec.

Il faut que je m’en tienne au rationnel, à ce qui ne fonctionnait pas, parce qu’en ce moment j’ai mal. Mal d’assumer mes choix, mêmes s’ils me rendent plus grande. Où je voulais être, à proximité de ma famille.

J’aurais pu faire le choix de me créer une nouvelle famille là-bas. Je ne l’ai pas fait, ce n’était pas mon destin.

Je regarde mon sapin, il brille et illumine la pièce. J’espère que je pourrai en faire autant, parce qu’en ce moment, j’ai de la peine. La peine d’un avenir incertain.

Sache que je désire me rebâtir, découvrir ce qui me fait sourire. Tu vas me manquer, nous manquer, mais dans un certain temps, je vais oublier ce sentiment. Je l’espère… Quand on laisse quelqu’un c’est pour être plus heureux. Alors, je te souhaite d’être heureux, tu le mérites, tu es formidable et comme je disais, vraiment bon. Bon pour qui? Pas pour moi, le prochain le sera, crois-moi.

Maintenant, sache que la barre est haute, plus jamais je vais me contenter de moins, que plus. Tu m’as fait cheminer, en découvrir plus sur moi. Jamais je ne regretterai ce chapitre de ma vie, celui dont tu faisais partie.

- [Mlle Cafards]

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