Dépression majeure… WTF #BellCause

Le 31 janvier prochain aura lieu la journée Bell Cause pour la cause. Cette journée particulière, a lieu une fois par année. Pour chaque message texte, appel mobile, appel interurbain, tweet avec le mot-clic #BellCause lors de la Journée Bell Cause pour la cause, Bell versera 5 ¢ pour des initiatives en santé mentale.

La fameuse santé mentale et toutes ses maladies s’y rattachant. En novembre dernier, on m’a diagnostiquée une dépression majeure avec une dysthymie (la dysthymie est un trouble de l'humeur, soit une dépression mineure qui dure très longtemps). Ok, donc je suis en dépression légère depuis plusieurs années et en dépression majeure depuis quelque temps. Je ne sais pas si vous vous souvenez de l’annonce où la femme apprenait qu’elle avait le cancer? Elle tombait sur le dos avec sa chaise. Je me suis sentie comme ça. Évidemment, je ne compare pas la dépression avec le cancer, mais ça vraiment été un choc.

Source : Abigail Keenan sur Unsplash

Pourquoi en fait ça été un choc? Parce que la dépression est encore taboue, même en 2018. Pour moi, quelqu’un en dépression pleure constamment, ne mange plus, ne se lave plus, est toujours couché… je ne peux pas être en dépression, je ne pleure pas (du moins pas tout le temps), je mange, je m’habille, bref je fonctionne…

Quand mon psychologue m’a annoncé mon diagnostic, je me suis mise à pleurer.

- Je fais quoi maintenant? On fait quoi quand on est en dépression majeure?
- Accorde-toi un petit plaisir par jour…

Le lendemain, en me levant, je me douche, je m’habille et je me dis, ok un petit plaisir ma belle… Euh c’est quoi que j’aime? Qu’est-ce qui me rend heureuse dans la vie? Quelles sont mes passions? Qui suis-je en fait?

Voilà… Est-ce avec la venue des jumeaux que j’ai mis de côté cette femme pétillante qui mordait dans la vie. Cette femme qui adorait socialiser avec ses amies mais qui, avec du recul a commencé à s’isoler tranquillement. Cette femme qui s’impliquait activement dans sa communauté et qui a tout lâché… Oui les enfants c’est très demandant, au risque et péril de tout mettre de côté? Est-ce l’emploi exigeant que j’occupe, mon anxiété, ou les changements de carrières successifs de mon copain? Est-ce important en fait de trouver le coupable…

Source : Riki Ramdani sur Unsplash

La dépression fait mal. Avec la psychothérapie et une médication adaptée, les jours se suivent mais ne se ressemblent pas. Une journée j’ai du mal à me lever et je passerais la journée au lit. L’autre journée, à part les émissions en rafale sur Tou.Tv, je n’ai pas grand intérêt. Par chance, il y a des journées où j'ai le goût d’aller dîner avec ma meilleure amie… C’est un jour à la fois.

Il faut savoir bien s’entourer : s’entourer de gens qui nous apprécient pour ce qu’on est, des gens qui ne nous jugent pas et qui savent nous écouter. On met de côté les personnes toxiques, celles qui grugent le peu d’énergie qu’on a, celles qui après un discret ¨ça va,¨ se mettent à parler d’elles.

Une des choses les plus difficiles avec les maladies reliées à la santé mentale, c’est le jugement. On se casse un bras, et notre collègue nous demande comment ça va. Quand on est en dépression et en arrêt de travail (je dis bien arrêt car on s’entend que ce n’est pas un congé), les gens n’osent pas te demander comment ça va. Certains te regardent avec des yeux tellement piteux dans le genre pauvre petite. D’autres se disent qu’eux aussi sont fatigués puis ils travaillent comme tout le monde.

En vérité, personne ne prendrait ma place, soit de se lever comme si je pesais 200 livres alors que je suis sous la barre des 120. De me changer 15 fois le matin car je me trouve affreuse dans tout. De pleurer une bonne heure si ce n’est pas deux par jour. D’avoir un vide intérieur si grand et de ne pas comprendre d’où il provient. De ne pas savoir quoi faire parce que rien ne nous allume…

Maintenant c’est un jour à la fois, un petit plaisir quotidien !

Source : Tim Goedhart sur Unsplash

Source photographie en couverture : Abigail Keenan sur Unsplash