J’ai pensé avec le temps que j’allais m’endurcir, avoir le cœur moins mou et réussir à rester extérieure à toutes les émotions qui m’entourent. Seulement voilà, en grandissant, je me suis rendu compte que non, je faisais partie de ces gens hyper-sensibles et émotifs au point où parfois cela devient un handicap.

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Source : Pixabay

Vivre avec une boîte de mouchoirs en continu

Je ne parle pas ici de pleurer facilement devant les films lors d’une scène triste. En réalité, n’importe quelle émotion m’emporte et me submerge au plus profond de moi dès qu’elle devient trop intense. J’ai ainsi découvert les crises de panique, les larmes de rage ou de peine qui montent en un instant, ce sentiment de non-contrôle de soi-même que l’on ne comprend pas. Cette gorge qui se serre au fur et à mesure que la tension monte et qui vous en bloque presque la respiration. J’ai essayé pourtant de tout retenir pour me protéger et montrer que j’étais une dure-à-cuire, que je m’en fichais de tout ce qu’on pouvait me dire, que j’étais forte et inatteignable. Seulement voilà, je suis incapable de gérer mes émotions et les laisser bouillir à l’intérieur, il faut que ça sorte.

Je me pose sans cesse des questions auxquelles il faut que je trouve des réponses et j’ai mille choses qui, sans cesse, se bousculent en même temps dans ma tête. C’est fatigant. Cette sensibilité me bloque souvent pour prendre des décisions de peur qu’elles blessent des gens, mais aussi pour les écouter, car j’absorbe toutes leurs émotions jusqu’à me rendre malade de peine une fois chez moi. Je réagis à n’importe quelle situation, en un instant, sans réfléchir, car mes émotions prennent le dessus sur mes mots et mes actes, à en pleurer pour des choses qui ne devraient pas me mettre dans des états pareils. Ça me grignote à l’intérieur au fil du temps pour finir par me rendre malheureuse…

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Source : Pixabay

J’ai essayé de pratiquer des activités relaxantes comme la méditation, lire des livres pour apprendre à mieux contrôler mes émotions ou bien observer comment les personnes qui m’entourent agissent dans les situations où moi je me sens submergée. Cela devenait trop lourd à porter d’être cette fille au comportement extrême sorti de nulle part.

Accepter et prendre l’avantage

Il a fallu du temps et il en faudra encore beaucoup pour que j’apprenne à voir tout cela comme une force plutôt qu’une faiblesse. J’essaie de plus en plus de me contenir, de me déculpabiliser d’agir de la sorte quand je vois que les gens ne comprennent pas mes réactions en me disant que je fais de mon mieux et que je tente jour après jour de m’adapter à l’environnement qui m’entoure. Je ne changerai pas, mais je peux trouver une manière de gérer ma sensibilité en la transformant en un atout. J’aurai toujours un cœur de guimauve, mais j’apprendrai à lui mettre une carapace par-dessus quand c’est nécessaire.

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