Chez Sophie, c'est d'abord et avant tout une belle histoire, celle de sa chef, Sophie Tabet. Sophie a vécu pendant plusieurs années à Montréal. Après un exil en Europe pour étudier à l'institut Paul Bocuse, puis au Liban, où elle tenait son propre restaurant, elle a décidé de revenir ici, à Montréal, pour de bon. L'ouverture de cet établissement dans Griffintown, c'est la concrétisation d'un rêve de longue date pour Sophie et son mari et sommelier Marco Marangi. Et ça se sentait à l'ouverture du restaurant. On la ressent toujours, cette petite excitation de la première fois lors d'une soirée d'ouverture, mais elle était ici jumelée à un désir évident de rester authentique malgré le caractère festif de la chose. Ce qui fait qu'on a eu droit à une vraie veillée Chez Sophie. Un vrai repas, honnête, avec un vrai service d'une courtoisie exemplaire.
On nous a d'abord servi un splendide cocktail au fenouil sur la terrasse. Ça m'a franchement donné envie de goûter aux autres concoctions du menu, soit celle à la betterave et le mojito à la rhubarbe. Le menu cocktails est alléchant et créatif, y'a pas à dire.
Premier plat, fritos de grenouille, mousseline de céleri rave, jus de bœuf corsé. Oui, grenouille. Il s'agissait en fait d'une petite croquette qui, accompagnée de la purée et du jus, était délicieuse, quoiqu'un peu grasse à mon goût. Le sashimi de saumon nous a été servi comme entrée. Présentation magnifique, goût superbe. J'ai bien aimé l'ajout des petits pois au wasabi qui apportaient une belle texture au plat. La vinaigrette au sésame et le petit coulis d'orange, irréprochables. Un coup de cœur.
Le plat principal, la joue de veau confite, m'a d'abord paru bien simple après le sashimi de saumon. Un classique qu'on nous sert vraiment sans fla-fla. Purée, viande, sauce. Mais, comme le dit le dicton – ou bedon juste ma mère - quand c'est ben faite, laisse-donc faire les steppettes. Je me suis surprise, moi qui n'avais plus beaucoup d'appétit pourtant, à dévorer le tout à une vitesse, ma foi, spectaculaire. Du beau travail.
Le repas s'est terminé avec un vacherin revisité. La meringue était présentée en rouleaux qu'on a remplis de plein de bonnes choses, soit glace au chocolat, crème de citron, un peu de basilic, et des fraises tout autour. Délectable fin de repas.
Chez Sophie, comptez une trentaine de dollars pour un plat principal. Pour 70 $, vous aurez accès au menu dégustation où vous combinez ce qui vous fait envie dans le menu. On offre aussi un menu au bar, avec des plats tournants autour de 15 $, une option intéressante. Bientôt, on nous promet des brunchs le weekend. À suivre, assurément.
Chez Sophie
1974, Notre-Dame Ouest, Montréal