Depuis toute petite, lorsque je marche dans les rues, j’observe les maisons qui m’entourent en m’imaginant l’histoire des familles qui y habitent. Selon leur design particulier, leur aménagement paysager impeccable ou leur véranda au bois usé, je me représente leurs occupants. J’aime penser qu’ils y sont nombreux et heureux. Que dans leur nid, petit ou grand, règne l’amour et la joie. 

Pourtant je n’en sais rien. Nous ignorons tout de l’intimité des gens, de leur jardin secret. Et bien que nous puissions croire que la réalité des autres est souvent plus facile que la nôtre, nous savons très bien que « l’herbe n’est pas plus verte ailleurs ». 

On peut penser que c’est en s’inspirant de cette prémisse que Fanny Britt s’est imaginée l’histoire « Les maisons ». Dans ce roman, nous accompagnons Tessa, mère de 3 jeunes garçons et courtière immobilière. De par son métier, Tessa côtoie le quotidien des autres. Elle sait que la vente d’une propriété est souvent due à une séparation. Que même les familles les plus unies vivent des périodes difficiles. Avec elle, nous avons accès à leur petit cocon.

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Source: renaudbray.com

Puis il y a Francis. Francis est, comme on le dit si bien en anglais, the one that got away. Le premier amour de Tessa. Celui pour lequel elle pensait mourir. THE ONE. Elle y croyait fermement. Mais il a quitté sa vie et elle ne l’a plus jamais revu. Jusqu’à ce que leur chemin se croise, grâce au hasard, parce que Tessa est la courtière que son ex-femme engage pour la vente de leur maison. 

Vient alors l’ultime dilemme entourant ce genre de relation. Lâcher prise ou s’obstiner? Tessa aime ses enfants. Elle aime aussi leur père, mais elle veut savoir, elle veut des réponses. Et bien que je voulais lui crier à travers mon livre de ne pas revoir cet homme, mon p’tit coeur, brisé quelques fois, comprenait. 

Et il y aura un Francis pour chacun de nous. Un « et si? » Cette possibilité. Cette porte, jamais complètement ouverte, ni complètement fermée qui grince lorsqu’il y a des coups de vent. Tant que cette porte demeurera entrouverte, il y aura toujours un doute. 

Ai-je aimé ce roman? Je dois admettre que oui. On y entre complètement. On comprend Tessa. On s’identifie à son histoire. On a le goût de lui donner des conseils. De lui dire qu’elle est belle, qu’est bonne pis qu'elle est capable. 

Tessa est une femme tout ce qu’il y a de plus normale, avec des inquiétudes, des insécurités par rapport à son corps, à ses compétences. J’ai aimé ce côté du roman. Nous sommes face à la vie de gens ordinaires, dont le parcours n’est pas sans taches et auxquels il est facile de s’attacher. 

Là où je dois mettre un petit bémol cependant, c’est au niveau du rythme de l’écriture. Bien que la narratrice reste la même tout au long du roman, le ton est parfois changeant. Plus lyrique à certains endroits ou alors très simple à d’autres, il m’a semblé que l’auteur cherchait son style. La discordance créait des cassures, ce qui m’a dérangée durant ma lecture. 

Il en demeure un livre que je suggère fortement pour sa sincérité et la beauté de sa morale. Et vous? Qu’en avez-vous pensé? D’accord avec moi?
Notre prochaine lecture…

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Source: renaudbray.com

Encore une fois, je vous propose un changement draconien niveau registre pour la prochaine lecture. Le livre que je vous suggère est « La bête et sa cage » de David Goudreault. Il s’agit de son deuxième roman. Son premier étant « La bête à sa mère ». Il reprend ici le même personnage. Ne vous inquiétez pas, nul besoin d’avoir lu le premier pour comprendre le deuxième. Dans ce roman, « la bête » est emprisonnée pour meurtre. Il a tué 2 personnes et doit maintenant vivre avec les conséquences de ses actes. Cet emprisonnement amènera une prise de conscience pour cette brute. Un roman psychologique, teinté d’un humour noir et quelque peu sadique. 

Bonne lecture!

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