Je n'ai qu'un seul ennemi dans la vie et il s'appelle humidex. Facteur humidex. Ma haine à son endroit et sans équivoque. Lorsque j'entends son nom à la télévision ou à la radio, qu'il soit prononcé par la coquette Colette ou le fin finaud de Yiacouvakis, je sens la rage me serrer l'estomac. Je deviens irritable, désagréable et chialeuse, c'est atroce. Je ne tolère pas la canicule. Mon corps, dont le teint indéniablement nordique rappelle davantage une plaine enneigée qu'une plage dorée des Caraïbes, n'est tout simplement pas fait pour la supporter. La peau collante. Les gouttelettes sur le front/sur la nuque/entre les seins. Les nuits sans sommeil passées la face dans le ventilateur... Le facteur humidex a plus d'un tour dans son sac pour nous faire la vie dure. C'est un combattant féroce et sans pitié contre lequel aucune arme ne semble avoir d'effets. Été après été, j'ai tout essayé. Éventail, vivre dans un sous-sol, débarbouillette trempée dans l'eau glacée, nudité : rien n'y fait. J'ai chaud et je rebats les oreilles de la planète entière avec mon mal de vivre incurable.
Heureusement, tout va changer cet été. Oui. Car, au coin de ma rue - et ce n'est PAS une figure de style - vient de s'ouvrir un paradis du rafraîchissement estival : la gelateria Chez Vincenzo.
Mais qui est donc ce Vincenzo, mon sauveur, mon nouveau frère d'arme dans cette guerre aux grandes chaleurs? Je suis allée faire ma petite enquête le jour de l'ouverture, hier, et j'y ai rencontré un jeune entrepreneur fort sympathique et heureux d'offrir aux habitants de Villeray une glace italienne de qualité. Vincenzo a longtemps souhaité diriger sa propre entreprise et c'est en repensant au plaisir qu'il avait à travailler dans une crèmerie à l'âge de 19 ans qu'il a eu envie de créer une entreprise similaire. « Dans le fond l'objectif d'une crèmerie ou d'une gelateria, c'est d'offrir un peu de bonheur aux gens » m'explique-t-il. Et Chez Vincenzo, les sources de bonheur à l'italienne, elles sont nombreuses.
J'ai toujours été la fan numéro 1 de la molle deux couleurs, mais j'avoue que la glace italienne a quelque chose que la crème glacée ne m'offre pas : une texture qui fond lentement et qui libère ses saveurs en douceur. Une satisfaction gustative qui s'étire et se prolonge pour notre plus grand plaisir.
Vincenzo prépare lui-même ses glaces selon une méthode traditionnelle qu'il est allé peaufiner en Italie, avec des experts. Il m'explique avec fierté qu'à Montréal, peu de commerces utilisent cette technique bien spéciale pour préparer leurs produits, ce qui fait de Chez Vincenzo un lieu de prédilection pour découvrir le gelato sous sa forme la plus classique. Le maître glacier m'a fait goûter à l'ensemble de ses créations. Les amateurs de chocolat seront hautement satisfaits du Gianduia, du Baci au goût prononcé de noisettes ou encore du décadent Toblerone. Les aventureux préféreront peut-être le Biscotti au goût d'amande. Pour ma part, j'ai trouvé mon arme de prédilection contre le terrible F.H., le duo Stracciatella (une saveur de lait, plus légère et subtile que la vanille, avec quelques morceaux de chocolats) et pistaches. Sensationnel et rafraîchissant. Mention spéciale à la glace aux coconuts, bien équilibrée et pas trop sucrée, qui m'a aussi beaucoup plu.
Situé dans un bâtiment qui abritait jadis un café mal exploité sur la rue Villeray, juste en face du renommé et très fréquenté restaurant Tapeo (http://www.restotapeo.com/ ), Chez Vincenzo a tout pour plaire aux gens du coin. On y sert également café, viennoiseries, friandises italiennes et paninis. Vincenzo m'a avoué, sourire en coin, que ses études en psychologie ne lui avaient visiblement jamais trop servi... Ne parle pas trop vite, mon ami, car pour un prix dérisoire, un gobelet bien rempli de tes délicieuses glaces fait autant de bien à l'âme que n'importe quelle thérapie!
Facteur humidex, je te l'annonce aujourd'hui : 2013 sera l'année de ta déconfiture. Ma vengeance sera terrible. Et je la mangerai bien froide. Comme il se doit.
Et vous, quels sont vos trucs pour combattre la canicule?
Chez Vincenzo
500, rue Villeray
(514) 508-5031
mar – ven : 7 h – 23 h
sam – dim : 9 h - 23 h
Crédit photos : Fanny Lafontaine-Jacob