On dit souvent : mon cœur pense cela, mais ma tête penche pour ceci. Le cœur ou la tête. On oublie par contre quand c’est le corps qui décide. Quand même le cœur et la tête n’ont plus l’énergie suffisante pour raisonner et fonctionner, c’est le corps qui lance le cri d’alarme. Quand un matin, tu te lèves pour aller travailler, de façon tellement machinale que tu n’écoutes plus les signaux avant-coureurs depuis près d’un an. Quand ce matin-là, tu trembles ta vie, la boule dans le ventre est si grosse que le déjeuner est jaloux de la place qu’elle occupe. Tu donnes un bec aux enfants, mais le regard vide et rempli de tristesse, de préoccupation et de peur. Tu arrives au bureau, tu trembles, tu as de la misère à saisir un crayon et signer une putain de facture.

Tu entends le téléphone sonner et tu sursautes tellement tu es angoissée, angoissée à l’idée de recevoir une plainte ou un appel d’un parent encore en colère. Quand tu réalises que ta tête ne fonctionne plus, les calculs, les budgets, c’est du chinois, alors qu’à l’habitude, c’est la partie de ton travail qui t’enchante. Tu prends une pause en sachant très bien que tes collègues, tu ne les verras plus pour un petit bout. Ton corps a crié, tu ne l’as pas écouté. Ton corps a sonné l’alarme d’urgence, tu n’as eu guère le choix que de t’arrêter. L’état de nervosité constamment présent dans ton p’tit être est devenu insupportable.

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Source : Pixabay

Voilà mon histoire. Pendant un an, j’ai vécu sur l’adrénaline dans un emploi qui me surmenait. Avec les coupures, je n’avais plus de secrétaire. J’étais secrétaire, technicienne et gestionnaire. Allo l’optimisation de mon service, l’efficacité de celui-ci, la saine gestion du climat de travail. Les délais des retours d’appel se font de plus en plus longs, le travail se fait au strict minimum dans tous les dossiers comme je n’arrive pas dans le temps. Je suis une perfectionniste de nature, une anxieuse chronique, je perds le contrôle. Mon travail n’est pas effectué comme je le voudrais, mais je manque de ressources. Je suis seule, seule au monde dans ce capharnaüm quotidien. Mon supérieur joue à l’autruche et ne saisit pas les dix mille perches que je lui tends. J’ai besoin d’aide, j’ai besoin de ressources. Mon cri d’alarme ne se rend pas à temps.

Je suis en mode survie depuis un an. Des nouveaux dossiers, des nouveaux cas…. Même si je me répète sans arrêt que je suis belle, je suis bonne, je suis capable… Ça ne fonctionne pas du tout. En plus de la surcharge de travail, la reconnaissance est aussi populaire que le brocoli lors des soupers à la maison. Je me remets en question : Coudonc, suis-je nulle finalement? Pas de reconnaissance.

Ma demande de reclassification est rejetée. La reconnaissance aussi généreuse que les armilles lors des transactions. L’estime de soi est à son plus bas, les tâches augmentent, le niveau de stress aussi, les nuits sont écourtées, parsemées d’insomnie et de « to-do list » dressée dans la tête. La patience est à son strict minimum, avec les enfants à gérer, les repas et tout le tralala.

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Le corps a décidé qu’il ne pouvait plus suivre cette cadence inhumaine. La tête pleure sa vie, le cœur sombre dans la peur du jugement, le corps à raison. Le corps a gagné 1 à 0. Épuisement professionnel.

N’attendez pas que votre corps vous parle. Soyez à l’affût des signes avant-coureurs… Insomnie, fragilité, anxiété, irritabilité… Écoutez-vous, vous êtes l’élément le plus important de votre vie.

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