(Les phrases en italique sont tirées du film.)

Ce soir, je suis allée voir « La Belle et la Bête » avec ma filleule au cinéma.

J’avais envie de voir ce film par-dessus tout avec cette enfant, parce que c’est l’enfant que j’aime le plus sur cette terre et que j’espérais qu’il puisse bouleverser sa vie, comme ce film a bouleversé la mienne à son âge.

J’avais vu le dessin animé, enfant, au cinéma. J’avais trouvé ce film grandiose et poétique, mais c’est quelques années plus tard, une fois adolescente, que j’allais faire la rencontre véritable de cette histoire. Alors que j’étais malade depuis quelques jours, je vivais un profond blues. Je trouvais la vie grise et la routine me tuait. J’étais une jeune fille beaucoup trop sage et responsable. On vivait un drame familial depuis des années et je traversais ma première peine d’amour sans personne à qui me confier.

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Source: Giphy

Un matin gris, alors que je demeurais à la maison, j’ai choisi de mettre « le VHS » de « La belle et la bête » dans le magnétoscope. J’ai été profondément touchée par ce film. Je l’ai écouté en boucle pendant quelques jours. Je le connais par cœur, chaque parole, chaque chanson. Je ne comprenais pas pourquoi ce film me touchait autant. J’étais hypnotisée. Je crois, en fait, que c’est ce jour où j’ai choisi de voir la vie autrement. J’avais besoin de magie!

D’une enfant sage et adulte, j’ai choisi de devenir une adulte qui aborde la vie avec des yeux d’enfant. J’ai compris que l’ordinaire ne me suffit pas. J’ai besoin d’extraordinaire, d’écrire mon histoire en couleurs.

Ce soir, en revoyant cette histoire prendre vie, j’ai compris bien des choses. Cette histoire m’avait touchée parce que c’est la mienne. Une fillette créative et rêveuse qui a grandi dans un petit village où les gens la trouvaient différente et étrange parce qu’elle ne ressemblait à personne. Qui rêvait tant d’art, de voyage et de magie dans un milieu où on ne se permet pas de rêver, où on « est né pour un petit pain ». Avec une mère qui n’était pas présente, affectivement, dans mon cas, et aimée maladroitement par son père. Une jeune femme qui a grandi en refusant les conventions, et qui tente de voir le bon côté des êtres humains qu’elle rencontre et qui aime les gens - surtout pour leurs petits défauts. Parce que lorsqu’on accepte les gens dans leur entièreté, on peut peut-être espérer être aussi aimé ainsi. Car qui pourrait un jour aimer une bête? J’étais une Belle fille qui espérait vivre une belle histoire d’amour avec un homme parfaitement imparfait et qui refusait de se marier à ces Gaston.

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Source: Giphy

Une fille qui souhaite, à 37 ans, que cela arrive avant la chute du dernier pétale de la rose [pour] rompre le charme de ces longues années de célibat et de relations difficiles. Qui ne cesse d’y croire, mais qui doute parfois. Qui a envie de vivre dans un univers magique et qui a fait le choix de vendre du rêve comme métier.

Je suis tout ça, La Belle et la Bête.

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