La fin de semaine dernière, je célébrais mes 20 ans de la fin d’études secondaires. J’avais passé plusieurs mois à organiser cet événement avec quatre gars que je n’avais pas vus depuis des années. Nous avons travaillé très fort pour offrir à une soixantaine de personnes un événement mémorable, et nous avons réussi haut la main. Ce fut un événement superbe, rempli de rires et de souvenirs! Comme j’aime bien écrire, j’avais préparé un discours pour l’occasion. J’ai maintenant le goût de vous le partager. Cela vous rappellera peut-être des souvenirs d’adolescence.

20 ans plus tard! On est rendus ici. Réunis dans cette cafétéria où on a passé tant d’heures, où on a mangé tant de dîners plus ou moins bons, où on a partagé tant de temps entre amis… ou seul pour certains. On s’excuse à ceux-là, on le sait maintenant, on peut être méchant quand on est jeune. Cette même cafétéria qui nous a accueillis environ 910 fois pour ceux qui ont fait leurs 5 ans à Notre-Dame. Cette même cafétéria où on a mangé un de nos derniers repas au Collège un verre de vin à la main, il y a 20 ans, et où on n’a pas été tendre envers notre chère institution. Un petit merci au passage à Simon pour ton discours engagé de juin 1998. Discours qui a fait en sorte que quasi personne du corps enseignant n’est venu à notre Bal de finissants par frustration envers cette cohorte de jeunes rebelles, revendicateurs, drogués, insolents, et j’en passe… que nous étions.

J’ai entendu dire que la cohorte 93-98 a été une des pires que le Collège ait connue. Je ne sais pas si c’est vrai. Même que c’est presque prétentieux d’espérer que ce le soit. Et si ce l’est, je ne sais pas trop si on doit en être fiers ou honteux. Mais ça me fait quand même sourire. Je me dis qu’on a laissé notre marque dans ce lieu, à notre façon!

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20 ans plus tard. Je ne vous connais plus assez pour savoir si vos aspirations d’adolescents ont mené à vos réalisations d’adultes. Je ne sais pas qui d’entre vous a conservé son esprit révolutionnaire d’autrefois. Je ne sais pas qui d’entre vous peut dire que l’adolescent qu’il était serait fier de l’adulte qu’il est devenu. Je ne sais pas qui d’entre vous contribue réellement à changer le monde aujourd’hui. Mais je sais qu’en 20 ans, on a tous évolué à notre façon. Certains ont des carrières impressionnantes. Certains sont des artistes impressionnants. Certains passent leur vie à parcourir le monde. Certains passent leur vie à faire danser le monde. Certains ont réalisé le rêve de jeunesse de plusieurs en passant des Cactus de Notre-Dame aux Cowboys de Dallas. Certains consacrent leur vie à défendre notre pays. Certains travaillent dans ce même Collège qui nous a tant appris et redonnent aux adolescents d’aujourd’hui ce qu’on a eu la chance de recevoir il y a 20 ans. Certains ont simplement découvert qui ils sont vraiment avec toute leur complexité et peuvent aujourd’hui s’assumer fièrement. Certains ont aujourd’hui une famille alors qu’ils avaient passé cinq ans à être seuls. Et beaucoup, en fait, ont fondé une famille et ont aujourd’hui beaucoup trop d’enfants. Et tout ça, ce sont de belles façons de changer le monde.

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20 ans plus tard. On s’est rendus ici. On est vraiment chanceux, parce qu’on n’a pas tous réussi à s’y rendre. Certains de nos anciens collègues de classe nous ont quittés prématurément. Ji-Woong et Alexandre. J’ose penser qu’ils auraient été dans cette cafétéria avec nous tous aujourd’hui. Et je vous invite à lever un verre à leur santé.

20 ans plus tard, donc. On a l’air de ça. On n’a pas tous la même shape qu’à 17 ans. On ne se serait peut-être pas tous reconnus en se croisant dans la rue. Mais on demeure tous des anciens de Notre-Dame. C’est important pour certains, c’est futile pour d’autres, mais ça reste un fait. On est unis par ce Collège qu’on a fréquenté pendant la période la plus charnière de notre vie. Cette période ingrate durant laquelle on avait trop de boutons sur le front ou trop de broches dans la bouche, quand nos bras étaient trop longs par rapport au reste de notre corps et que nos jupes n’étaient jamais assez courtes. Cette même période durant laquelle on a découvert notre corps et celui des autres pour les plus chanceux, notre résistance – ou pas – aux drogues et à l’alcool, nos premiers amours et nos premières peines d’amour, mais surtout notre personnalité.

20 ans plus tard, donc. Je nous trouve pas pire pantoute. On est ici à nouveau, un verre à la main, dans cette même cafétéria où on a mangé un de nos derniers repas au Collège il y a 20 ans. Et qui sait, on se retrouvera peut-être à nouveau dans 10 ou 20 ans.

Merci d’être là et bonne soirée! Santé!

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